L’équipe Pramac a réalisé l’an passé sa meilleure saison dans la catégorie reine, bien aidée par un duo de pilotes particulièrement performant. De quoi envisager avec optimisme le nouvel exercice qui s’annonce.
A bien des égards, 2021 a été une année faste pour l’équipe Pramac, sans doute sa meilleure en MotoGP jusqu’ici. La barre avait pourtant été mise haut par l’avant-dernier duo de pilotes composé de Pecco Bagnaia et Jack Miller, partis depuis rejoindre l’équipe officielle Ducati avec non moins de succès.
Mais avec le Champion du monde en titre Moto2 d’alors Jorge Martín, ainsi qu’un Johann Zarco plus que jamais revanchard après son échec avec KTM, la structure italienne tenait là un line up en mesure de faire des étincelles, et cela n’a pas manqué.
Zarco a ainsi fait feu de tout bois en début de saison, montant à quatre reprises sur le podium (on n’oubliera pas non plus sa pole-position au Sachsenring) et menant temporairement le championnat avant un passage à vide en milieu de saison, pour finir à la cinquième place du classement général, soit son meilleur résultat en MotoGP (le Français avait fini sixième lors de ses deux premières saisons avec Tech3 en 2017 et 2018).
De son côté son coéquipier espagnol, qui rappelons-le débutait l’an dernier en catégorie reine, a su se remettre d’une lourde chute en début de saison à Portimão pour décrocher une première victoire lors du GP de Styrie – il était du reste déjà monté sur la troisième marche du podium, aux côtés de Zarco deuxième, dès la deuxième manche de la saison lors du GP de Doha.
Un rôle décisif dans l’attribution du titre chez les constructeurs
Le succès décroché par Martín en Autriche dans le courant de l’été fut également le premier de Pramac, et tout bonnement le premier d’une équipe satellite Ducati en MotoGP. Un jalon important dans l’Histoire de l’équipe transalpine, qui a ainsi pu contribuer à l’obtention du deuxième titre constructeur de rang de Ducati et ainsi démontrer que Borgo Panigale avait eu raison de lui confier deux machines de dernière génération.
« L’an dernier nous avons décroché pour la deuxième année consécutive le titre chez les constructeurs, en partie grâce aux efforts de Pramac », a reconnu Paolo Ciabatti, le directeur sportif de Ducati Corse, lors de la vidéo de présentation de l’équipe Pramac. « Il faut bien comprendre que pour nous, Pramac est comme une seconde équipe d’usine : ils détiennent exactement les mêmes machines, les mêmes chances ainsi que le même soutien technique. Pour Ducati, tout ce qui importe c’est qu’une Ducati s’impose. »
Mais après avoir obtenu le titre chez les constructeurs et les équipes l’an passé, Ducati souhaite désormais viser la triple couronne en renouant avec le sacre chez les pilotes, ce qui serait une première depuis 2007 et le premier titre de Casey Stoner.
Un line up à la pointe du combat
Avec deux pensionnaires dotés de la toute nouvelle GP22, Pramac se retrouve aussi en mesure de placer l’un d’eux au pinacle de la discipline : « Pramac a été l’an dernier la meilleure équipe indépendante, au même titre que Johann chez les pilotes alors que de son côté Jorge a été le meilleur rookie », reprend Ciabatti. « Johann et Jorge ont obtenu des résultats fantastiques l’an dernier, et je suis sûr qu’ils vont être en mesure de se battre pour le podium voire le championnat. »
De son côté, après avoir endossé le statut de meilleur rookie l’an dernier (signant sur son chemin quatre pole-positions et montant sur trois podiums), Martín assure que les séquelles de son accident du début de saison à Portimão sont bel et bien derrière lui : « Ce qui est important, c’est que j’ai atteint mon objectif principal, qui était de décrocher le titre de Rookie de l’année », assure ainsi le Madrilène. « Après, il est clair que ce fut génial d’obtenir ma première pole-position, mon premier podium et ma première victoire. J’ai également été victime de ce gros accident à Portimão en début de saison, mais lorsque nous sommes retournés en fin de saison au Portugal, pour la seconde course organisée là-bas, je m’en suis plutôt bien tiré [il a fini septième du GP d’Algarve, ndlr], et je dois dire que je n’ai d’ailleurs plus aucune appréhension liée à cette chute. »
« Je n’ai plus aucune appréhension liée à ma chute de Portimão », Jorge Martín
A savoir s’il ambitionne également le titre dès cette saison, Martín se veut pour sa part prudent : « Les attentes sont bien sûres plus élevées. Mon objectif est de finir dans le top 4 à la fin du championnat. C’est un objectif ambitieux, mais je vais me battre pour ça. »
La première manche au Qatar, qui se tiendra sur la première semaine du mois de mars, devrait permettre d’y voir plus clair sur ce que peuvent véritablement attendre les pilotes Pramac cette saison. L’an dernier, Zarco et Martín avaient fini tous les deux sur le podium à l’occasion du GP de Doha. Si pareil scénario vient à se renouveler, alors tous les espoirs sont permis.