Chez KTM, on a un emploi du temps chargé. Et pour cause, il faut faire de cette RC16, fer de lance du projet de la marque dans le huppé MotoGP, une machine digne des meilleures machines du plateau à l’abord de la troisième saison. La première a été pleine de satisfaction, mais cette seconde est marquée par la malchance d’avoir deux pilotes à l’infirmerie, dont celui qui portait sur ses épaules la stratégique mission des tests et du développement. Mais le patron des sports de Mattighofen Pit Beirer l’assure malgré tout : la moto de Johann Zarco est prête.
En MotoGP, le calendrier est serré. Et il s’écoule vite. Ainsi, pour ce mois d’août, les grandes options techniques sur les motos de la saison prochaine sont déjà toutes quasiment figées. Et pour cause : il faut fabriquer les pièces. Chez KTM, la marge de manœuvre offerte par un règlement qui donne plus de liberté en tests et conceptions aux constructeurs arrivants, a été sérieusement réduite par la faute d’un Mika Kallio immobilisé à cause d’un genou convalescent. Le Finlandais devait faire cinq Grands Prix. Il en a fait deux à Jerez et en Catalogne, puis s’est blessé au Sachsenring. Il était donc absent en Autriche et il ne sera pas d’Aragon.
Entre-temps, Randy De Puniet a été enrôlé. Mais le Français va devoir reprendre le travail d’un autre en même temps que de reprendre le rythme. Quant au labeur, il paraît encore immense, avec notamment un nouveau moteur. Malgré tout, Pit Bierer rassure : « nous n’avons pas la validation par des résultats glanés en course, mais notre moto 2019 est prête ».
Une assurance, mais aussi un risque… « je pense qu’elle sera assez bonne et compétitive. Certaines décisions sont pour nous bien claires sur ce que sera la moto en novembre prochain. Si vous ne prenez pas ces décisions, les pièces ne seront pas prêtes pour l’intersaison. Alors oui, il y a un certain risque et on voudrait valider deux ou trois fois certaines choses, mais ce n’est pas possible actuellement. Alors il n’y a pas de certitude absolue, mais ça ne changera pas ce à quoi ressemblera la moto ».
Il termine : « nous ne voulons pas voir Johann Zarco tester dix versions de la moto. Le but est de lui donner une moto et lui dire : maintenant tu pilotes et tu la règles à ta main, à ton style, comme n’importe quelle autre moto ».
Une gageure. On rappellera que depuis qu’il est en MotoGP, Johann Zarco est monté sur cinq podiums et a conquis quatre pole-positions. Il fera équipe avec Pol Espargaró pendant que KTM cherche à recruter Dani Pedrosa comme pilote d’essais, voire Jonas Folger ou garder Bradley Smith. Le team Tech3 sera son équipe satellite.