Entre Pit Beirer, directeur sportif de KTM, et Marc Marquez, pilote officiel Honda, on ne s’est fait que des politesses devant la caméra dans le cadre de l’émission télévisée en direct « Sport and Talk from Hangar-7 » sur ServusTV. Un moment finalement privilégié pour le représentant de la marque de Mattighofen qui a vu un octuple champion du monde, dont le premier salaire du paddock est versé par le constructeur japonais, faire l’éloge du projet autrichien en MotoGP, indirectement au détriment de celui de son propre employeur. Il lui a renvoyé la pareille en compatissant sur son sort, que l’évolution de la technique dans la catégorie a aggravé …
Pit Beirer a d’abord fait ce constat : « les pilotes de classe mondiale comme Marc Marquez sont désormais de moins en moins capables de faire la différence. Ils freinent tous beaucoup plus tard qu’avant ». Et la conséquence en est la suivante « où voulez-vous vous dépasser maintenant sans finir dans le bas de gravier ? ». Encore une fois, Pit Beirer trouverait la réponse dans son propre box en allant voir son pilote Brad Binder qui lui montre depuis au moins deux saisons que l’on peut dépasser beaucoup tout en restant sur la piste. Mais à ce niveau d’aveuglement, Pit Beirer vit dans le déni.
Pit Beirer : « nous avons travaillé dur et maintenant nous ne quitterons pas volontairement la place et n’ouvrirons pas la porte »
Cela étant dit, si KTM a longtemps déploré la voie technique prise par le MotoGP avec notamment l’aérodynamique et le correcteur d’assiette, la marque orange s’y est tout de même mise. Ce qui lui a coûté de l’argent et beaucoup d’efforts qui payent aujourd’hui : « nous avons mis en garde contre certains développements. Nous étions assez vindicatifs contre le développement avec les ailerons et la recherche de l’appui ». Et puis … « Nous avons travaillé dur et maintenant nous ne quitterons pas volontairement la place et n’ouvrirons pas la porte ».
Une dernière phrase qui confirme la dernière position connue de KTM au sujet des points de concession à accorder à Yamaha et à Honda pour les remettre dans le jeu : « quand un top team comme Honda a de telles difficultés, on voit à quel point c’est serré. On ne parle que d’un ou deux dixièmes de seconde. Mais alors vous êtes hors du top 10 et pas en Q2. Le champ est devenu extrêmement étroit ». Et il ajoute sur Speedweek : « il y a un ensemble fixe de règles. Yamaha a été deux fois vice-champion et une fois champion du monde au cours des quatre dernières années. Honda a déjà remporté un Grand Prix cette année, pas nous ».
Donc pas question de céder, et d’autant moins que Dorna ne veut pas plus lâcher sur la question d’une cinquième RC16 sur la grille, de départ en 2024, ce qui met KTM dans une situation impossible face à ses cinq pilotes signés pour quatre machines actuellement recensées.
