Ces derniers Grands Prix 2018 semblent comme une répétition de ce qui va se mettre en place en 2019. Ainsi, entre Lorenzo et Marquez, les relations se posent tant sur la piste qu’en coulisse en attendant de partager vraiment le stand Honda dans maintenant un peu plus d’un mois. Il y a aussi les évaluations avant intégration et ce travail est accompli depuis déjà un moment par KTM sur sa nouvelle recrue Johann Zarco. Le Français commençait même à inquiéter les Autrichiens avant la prestation de Buriram…
Il faut dire qu’il a eu besoin de dix courses pour finalement se retrouver dans le top cinq après avoir terminé deuxième à Jerez le 6 mai dernier. Le tracé de Buriram, en Thaïlande, a effacé l’ardoise d’Aragon, matérialisée par une quatorzième position à 32,3 secondes du vainqueur et avec un Karel Abraham dans l’aspiration… La cinquième position et les 2.7 secondes de passif sur le leader au terme du premier Grand Prix de la tournée outre-mer qui en compte quatre a remis les idées en place.
Et à écouter Pit Beirer, l’homme des sports chez KTM, il y en avait besoin… « Johann Zarco a eu des passages à vide durant l’été, et nous n’aimions pas cela. C’est pourquoi nous avons pris note avec soulagement de sa solide performance à Buriram. Notre objectif reste inchangé, nous croyons toujours en Johann Zarco. Il a clairement démontré son talent en Thaïlande ».
Les attentes sur l’arrivée du double champion du monde de Moto2 sont réelles : « nous voulons être meilleurs avec lui dès le premier test à Valence que maintenant. Nous pensons que notre moto 2019 sera meilleure que la version actuelle et cela se verra dès qu’il sera dessus ». Et ce sera dès le 20 novembre !
Cela étant dit, l’homme de Mattighofen analyse aussi le parcours de celui qui joue la première place parmi les pilotes indépendants à l’aune de son matériel Yamaha : « Johann est sur une moto de 2017 ou 2016 et n’a reçu aucune nouvelle pièce depuis la signature du contrat entre KTM et l’équipe Tech3. Que peut-il faire avec cette moto ? Elle a plus de deux ans. Et la saison est même difficile pour les deux pilotes d’usine Yamaha … »
Il insiste : « je n’ai jamais craint que Johann traverse une crise. Il fait un travail décent, il est à cinq points de Cal Crutchlow qui roule avec une Honda d’usine millésime 2018. Et il est à trois points de Petrucci qui a une Ducati 2018. Après le Grand Prix de Valence, tout sera remis à zéro. Il devra obtenir de meilleurs résultats que, par exemple, en Aragon – et nous aussi ».
Beirer termine : « si vous regardez chaque année la tendance des meilleures équipes satellites, elles obtiennent une moto de l’année dernière, qui est très bien réglée. Ils sont donc immédiatement compétitifs dès la première course. Mais dès que les évolutions arrivent sur les nouvelles motos, les équipes clients reculent de plus en plus. C’est le processus normal chaque année ». Mais qui ne devrait pas se produire dans un couple Tech3-KTM promis comme pour travailler sur la même version de la RC16…