Johann Zarco vs Pol Espargaró à Brno l’épilogue ? Peut-être bien, car cet accrochage qui a fait couler encre et salive vient de recevoir une évaluation qui pourrait bel et bien clore l’histoire. Elle arrive du directeur sportif d’une marque KTM qui remporte maintenant des Grands Prix. Pit Beirer s’est en effet prononcé sur ce fait de course. Et contrairement à son homologue Paolo Ciabatti qui soutient sans faille celui qui était sur une GP19, il prend plus de recul en reconnaissant le mérite de la troisième place de son ancien pilote. Il prend aussi le risque d’excéder définitivement son champion Pol Espargaró… Il est vrai en partance pour Honda.
Le blason KTM a montré que sa RC16 pouvait gagner des Grands Prix et a découvert qu’il avait le pilote pour ça, en la personne du jeune Brad Binder. A Brno, le pur produit de la filière du constructeur et de Red Bull a été magistral, tellement que celui que l’on attendait à pareille fête Pol Espargaró s’est pris les pieds dans le tapis.
Aurait-il été capable de mettre son équipier débutant au pas avant l’arrivée du Grand Prix de la République tchèque ? On ne le saura jamais, car il a rencontré son ancien équipier sur sa trajectoire, en l’occurrence Johann Zarco. Qui a continué sa route et interrompant celle de l’Espagnol.
Pol Espargaró était furieux et il l’est sans doute toujours. Il le sera encore plus en découvrant le sentiment de son patron Pit Beirer sur cet événement… « La collision de Pol avec Johann Zarco était agaçante », admet le directeur des courses de KTM. « Et je ne veux absolument pas blâmer Zarco ici. Si vous êtes à l’extérieur comme Pol, vous pourriez dire que vous aviez la roue avant devant et vous pourriez être le gagnant moral. Nous le savons. Mais tu n’as rien pour ça ».
« Johann a très bien parlé de nous à Brno. Ce respect est réciproque »
En tant qu’ancien pilote de course, Beirer montre de la compréhension sur le style agressif de Zarco. « Johann n’a pas de contrat pour l’année prochaine. Il n’a pas été sur le podium depuis près de deux ans. En tant qu’adversaire, il faut savoir qu’il se bat naturellement avec tout ce qu’il a pour rester sur le podium. C’était une situation merdique. Je ne veux pas du tout évoquer l’histoire de Zarco-KTM. Johann a été interviewé après sa troisième place sur KTM. Il a très bien parlé de nous là-bas. Ce respect est réciproque ».
Sur le passé, Beirer fait tout de même une allusion : « nous ne sommes pas allés bien ensemble en 2019. C’est dommage, mais maintenant, lui et nous pouvons monter sur le podium. Nous avons maintenant la preuve que notre marque peut être compétitive en MotoGP. Et nous savions aussi que Johann est un bon pilote de course. Sinon, nous ne l’aurions pas embauché pour 2019. Il a ensuite fait le premier pas au Grand Prix d’Autriche l’an dernier. Il voulait résilier le contrat pour 2020, pas nous ».
Beirer termine au micro de Günther Wiesinger de Speedweek : « Johann a souvent prouvé qu’il était un pilote de course brillant. La façon dont il a dessiné ce rayon sur cette ligne sur le « long lap » ne peut être améliorée. Il méritait clairement sa troisième place dimanche. C’est tout bon ». Pour Pol Espargaró aussi ?