KTM fera cette année sa toute première saison en MotoGP avec une RC16 flambant neuve. L’usine de Mattighofen se caractérise par ses moyens et son enthousiasme débordant qui alimentent une ambition qui s’est souvent concrétisée. Reste que les Autrichiens s’attaquent cette fois à un sacré morceau. Les derniers tests de Phillip Island ont montré combien il restait encore à faire à la marque orange pour atteindre ses objectifs d’inquiéter Aprilia et se rapprocher de Suzuki. Une situation où il faut garder le moral. Et justement, il est au plus haut chez le pilote Pol Espargaró.
Après trois jours passés à limer la sélective piste australienne, Pol Espargaró a planté sa KTM RC16 au dix-septième rang du classement cumulé avec un chrono de 1:29,857. C’est à 1,3s du meilleur temps réalisé par Maverick Viñales, un écart estimé comme plus qu’honorable par le patron des sports de la marque, Pit Beirer. Son second pilote Bradley Smith s’est contenté quant à lui d’un 1:29,978 qui le met dix-neuvième. Les deux KTM encadrent Loris Baz et devancent les Ducati de Redding et d’Abraham. Sam Lowes ferme la marche avec son Aprilia.
Pendant ce temps, la meilleur Aprilia cravaché par Aleix le frère aîné des Espargaró revendique un top 10 avec son 1:29,361. Il faudra donc être encore patient chez KTM avant d’aller chercher la plus rapide des RS-GP. Cependant, on est content de la tournure des choses chez KTM. Les derniers essais avaient attiré l’attention sur un travail à faire sur le châssis. Cette fois, c’est le caractère moteur qui a été étudié : « nous sommes satisfaits de ces tests » assure Pol sur Speedweek. « Nous avons significativement amélioré notre rythme de course ce qui est très important en vue des premiers Grands Prix. Car c’est à la fin de ceux-ci que l’on marque des points au championnat ».
« Nous avons vraiment progressé dans ce domaine. On n’est pas si loin des autres pilotes. J’ai pu approcher mon meilleur chrono à plusieurs occasions et on a souvent roulé sous les 1’30. Je suis ravi pour l’équipe, ils sont très forts, ils travaillent avec ardeur. Petit à petit, nous rassemblons nos pièces et nous construisons notre ensemble ».
Le souci à Phillip Island a donc été un moteur agressif : « il nous faut faire des progrès sur le moteur, on peut jouer sur l’électronique mais aussi le châssis. Les ingénieurs savent ce qu’il y a à faire. Il y aura des changements majeurs pour le Qatar, qui aura lieu dans quatre semaines. Et c’est pour cette raison que je suis très confiant. Si nous arrivons à dompter ce moteur, alors nous aurons une bonne moto à Losail ».
L’ancien Champion du Monde 2013 du Moto2 développe : « lors des deux premiers jours, on souffrait beaucoup avec les pneus usés. Mais à la fin, on était assez proches des autres sur ce point. On a fait quelques erreurs et je n’ai pas pu aligner ensemble tous mes bons secteurs, sinon, je valais quatre dixièmes de mieux. Mais ce n’est pas grave. Lorsque l’on reviendra ici en octobre, tout sera différent, la moto y compris. Le plus important est d’avoir les bonnes sensations avec la moto. A chaque sortie sur la piste, on a progressé ».
« La façon dont arrive la puissance n’est pas encore idéale. C’est encore trop brutal, il faut dompter ça. Ce moteur est une bête sauvage et il est difficile à doser, à contrôler. Nos ingénieurs savent ce qu’il y a à faire et ils ont des idées. Ils ont déjà fait de nets progrès en matière d’électronique et de châssis. Si le moteur est calmé, on sera bien au Qatar. KTM travaille vraiment dur ».
Et il est vrai que le travail a été intense : « nous avons essayé différents châssis, des solutions aérodynamiques, on a touché à l’électronique, on a essayé le moteur avec moins de puissance puis avec plus de chevaux, tout ça en assez peu de temps. On a aussi évalué le nouveau pneu Michelin. Il n’est pas mal, mais je ne saurais dire s’il est prêt pour une course en ce qui nous concerne. Tout évolue dans le bon sens et c’est de bon augure pour la suite ». KTM présentera officiellement ses troupes le 20 février.
