Wilco Zeelenberg est un transfuge du team officiel Yamaha, où il y a vécu les moments forts des titres de Jorge Lorenzo en 2010, 2012 et 2015. Il est à présent le team manager Petronas Yamaha SRT et, à ce titre, il est bien placé pour faire le bilan de la dernière saison des Yamaha aux couleurs malaisiennes. Le sentiment du batave est mitigé car il ne peut se dire ouvertement déçu d’une campagne qui a vu ses couleurs triompher à six occasions en 14 courses. Mais tout de même …
Chez Petronas, on a découvert et donné sa chance à Fabio Quartararo, mais il semblerait que le déroulé de la saison 2020, associé avec son départ vers le team usine, laissent une amertume dans le stand de la structure satellite Yamaha. On se souviendra en effet que Johan Stigefelt a regretté le manque de régularité du Français au caractère parfois emporté signalé par le patron Razlan Razali. A présent c’est le troisième homme du triumvirat qui s’exprime, laissant poindre une pincée de critiques dans un mets amer …
Sur Speedweek, Zeelenberg avoue : « on voulait le titre mondial et il s’est éloigné de nous. Car sans Marc Marquez, le titre était clairement l’objectif de tout le monde ». Et lorsqu’on lui rappelle le début de saison tonitruant de Fabio Quartararo, avec des deux victoires consécutives à Jerez, il répond : «la réalité a été différente. En 2020, cela a montré une fois de plus à quel point il est difficile de devenir champion du monde ».
Zeelenberg : « nous aurions préféré des résultats plus cohérents, notamment de Fabio »
Le team manager analyse : « nous avons eu une belle saison, bien sûr, mais il est clair que nous voulions le titre mondial. Nous avions deux pilotes dans l’équipe qui ont chacun remporté trois courses et se sont tous deux battus pour le championnat, ce qui nous rend toujours fiers. Cependant, nous aurions préféré que les résultats soient plus cohérents, notamment de Fabio ».
« Il a toujours conduit la machine dans les trois premiers lors des dernières courses de 2019, mais il n’a remporté aucune course à l’époque. En 2020, c’était l’inverse : trois victoires, mais pas d’autres podiums. C’est quelque chose qui nous préoccupe. Vous pouvez chercher 100 000 explications à cela, mais c’est la réalité ».
« Je pense qu’il était très important que nous choisissions une machine pour 2020 qui ne soit pas aussi avancée que la M1 de l’année dernière. À l’époque, nous étions capables de nous battre et de suivre le rythme dans chaque course et nous restions toujours dans la « fenêtre de performance ». Cette année, c’était différent. Fabio a pu piloter une nouvelle machine d’usine 2020. Mais c’était une toute nouvelle moto qui réagissait différemment de ce à quoi on s’attendait sur certaines pistes et dans certaines situations ».
« Ensuite, il a fallu essayer de trouver une configuration pour la machine qui permettrait au pilote de se sentir à l’aise. Malheureusement, nous n’avons pas réussi ». Il y a donc une part de responsabilité de l’équipe. Malgré trois victoires, Quartararo n’a terminé que 8e au général après les 14 courses de la saison. Dans les six dernières courses, il n’a marqué que 19 points. En 2021, Petronas garde Morbidelli, vice-champion du monde en titre, et accueille Valentino Rossi dont la place a été prise chez Yamaha par Quartararo.