En Formule 1 l’enseigne a suivi sa bonne étoile et, en MotoGP, elle a décidé de se mettre au diapason. Elle est tellement impliquée à haut niveau qu’elle est l’essence des sports mécaniques actuels. Le coup de pompe lui est interdit. Et pour cause, ça ferait tâche dans sa vocation de pétrolier. Il s’agit de Petronas, le malaisien qui ne connaît pas de malaise. Au plus haut niveau du sport auto avec Mercedes, le voici en MotoGP comme team satellite de Yamaha. Et l’ambition n’est de faire de la figuration…
Petronas est donc le grand argentier d’un projet Sepang Yamaha qui a également des connotations politiques. L’Etat malaisien est derrière tout ça et a choisi les circuits pour faire la renommer de son pays. Et on ne s’en plaindra pas, encore moins depuis que le Français Fabio Quartararo est de l’aventure.
Merci donc à Noor Afiza Mohd Yusof qui est l’un des pontes de cette entreprise. Une démarche qui veut des résultats, comme en Formule 1… « Au milieu des années 90, nous étions déjà impliqués en moto, mais pas en MotoGP » rappelle l’intéressé. C’était en effet en Superbike avec des motos spécifiques, une aventure menée de concert avec Carl Fogarty.
Noor poursuit : « depuis, nous sommes allés en Formule 1. Cependant, ces dernières années, l’audience de MotoGP a fortement progressé. Le Grand Prix de Malaisie à Sepang a rassemblé 169.000 personnes en 2018. C’est conséquent. Par rapport à la F1, c’est un autre public. Son style de vie, sa composition… C’est plus jeune que le marché de la F1 ».
Il poursuit : « la F1 était aussi une vitrine technologique. Le sommet même. Le MotoGP apparaît également comme de haut niveau et c’est la seule catégorie qui nous permet de développer nos produits. Les sports mécaniques sont une importante base pour nous et pas seulement comme sponsor, mais aussi comme partenaire technique pour l’essence et les lubrifiants. On connaît le succès depuis cinq ans avec Mercedes et on compte bien appliquer ce que l’on a ainsi appris à la moto ».
Cependant, les ingrédients ne sont exactement identiques, si bien qu’il faudra élaborer une recette spécifique, qui s’affirmera avec le temps… « On sait ce qu’il faut faire avec les quatre roues, mais avec les deux roues, il faudra sans doute apprendre d’autres choses, voire même désapprendre certaines choses. Tout est tellement différent. Le succès n’est donc pas garanti par le prisme de la F1 ».
Reste que la base de la nouvelle équipe est déjà solide, ce qui devrait favoriser une assimilation rapide : « pour nous, voir arriver des gens aguerris de l’usine Yamaha a été un signal fort » assure Noor Afiza Mohd Yusof. « On les a vu travailler tard sur les motos dans le box. C’est un bon début dans cette rencotre entre trois mondes. Dont deux, Petronas et Sepang, n’ont pas beaucoup d’expérience en MotoGP ».
On rappellera que l’homme de l’usine d’Iwata Forcada est de cette aventure. Franco Morbidelli a déjà fait parler la poudre lors des premiers tests qui ont aussi révélé un Quartararo pas loin du top 10. Les prochains tests auront lieu en février… Sur le tracé de Sepang !
