Sylvain Guintoli est un pilote Suzuki depuis 2017, marque avec laquelle il a connu les joies du BSB, le titre de Champion du Monde d’Endurance, et la satisfaction d’avoir été de l’aventure 2020 qui est celle du titre mondial de Joan Mir. Car le Champion du Monde WSBK 2014 avec Aprilia est le pilote test MotoGP de la marque qui fermera son stand à la fin de cette année. Mais on lui donne encore des choses à évaluer avant l’inventaire…
Sylvain Guintoli est actuellement comme tout le personnel Suzuki impliqué dans la compétition : à la recherche d’un autre employeur. Car du Japon est venue la terrible nouvelle de tout arrêter, du MotoGP à l’Endurance. Plus qu’une décision de gestion pour faire face à une conjoncture difficile de la branche automobile, c’est carrément le sacrifice d’une partie de l’histoire de la marque qui est fait sur l’autel d’un supposé monde meilleur émergent. Mais qui, pour le moment, culpabilise, dévore et engloutit plus qu’il ne crée.
Comme un symbole, c’est une splendeur de la gamme, qui sera donc bientôt désuète aux yeux même de ses géniteurs, qui a été sortie du nid pour être mise entre les pattes expertes du Français. Il s’agit de l’incontournable Hayabusa, le fameux faucon pèlerin qui a marqué un temps où l’on n’imaginait pas alors que de tels oiseaux de mauvais augure pouvaient exister à Hamamatsu.
Sylvain Guintoli : « la moto est lourde, grande et très stable«
L’Hayabusa, ça nous ramène à 1999, une fin du siècle dernier où un sport tourer statutaire s’installait dans les concessions Suzuki en revendiquant sur sa fiche technique 300 km/h. C’était la première moto à proposer cette joie à tout le monde et de série. Depuis, les choses ont évolué, les Européens ont repris la main pendant que le Japon perd pied et Suzuki la tête. Reste que le rapace est encore disponible, avec des capacités qui le range à présent dans la classe Youngtimer : 190 ch avec 1 340 cm3, mais un couple de 150 Nm à 7 000 tr/min.
Et c’est cet opus que Suzuki a demandé à Sylvain Guintoli d’essayer sur le tracé de Donington Park. Un événement repéré par Speedweek qui relaye ainsi les propos du sémillant tricolore : « c’était intéressant, Suzuki m’a surpris avec le carénage spécial », raconte Sylvain Guintoli. « C’est ainsi que nous avons fêté le titre en Championnat du Monde d’Endurance et la victoire au Mans et fait quelques relations publiques. Et nous voulions voir de quoi la moto est capable sur la piste ».
« Sur la route, il n’est pas si facile de voir ce que l’Hayabusa peut vraiment faire. C’est une fusée absolue » ajoute-t-il. « J’ai donc pu essayer tous les modes et divers gadgets électroniques. La moto est lourde et grande et très stable. Il faut rouler très précisément dans les virages serrés pour être rapide en sortie. Bien que vous puissiez sentir le poids, c’est très amusant à piloter et j’ai vraiment apprécié ». Et Guintoli termine : « Suzuki voulait savoir ce que je pense de cette moto, j’ai donné un rapport complet à ce sujet. Le design a l’air cool sur les photos, mais c’est super en vrai ». Et ça donne encore plus de regrets.