Hier, nos confrères de Motorsport.com ont soulevé le lièvre du départ de Davide Brivio vers le monde étincelant de la Formule 1.
Au même moment, alors que tout le monde attendait une réaction officielle de l’intéressé ou du team Suzuki Ecstar finalement survenue ce matin, ce dernier sortait une interview du team manager italien qui nous révèle entre autres ses superstitions assez élaborées. Le monde de la F1 est prévenu !
Davide Brivio : « Je n’ai jamais été superstitieux, mais après plusieurs années passées dans ce métier, je le suis devenu un peu plus ! Cette année encore, j’ai pris une habitude que l’on pourrait aussi prendre pour de la paranoïa… J’ai numéroté tous les polos de mon uniforme du team de 1 à 5 et, chaque jour, je les ai portés dans un ordre strict : le numéro 1 le mercredi, le numéro 2 le jeudi et ainsi de suite, de sorte que chaque dimanche je portais toujours le numéro 5. Il se trouve que la moto que Joan a utilisée lors du GP d’Europe, où il a remporté le championnat du monde, était également la numéro 5, la JM5. Une autre chose que j’ai commencé à faire cette année, et j’aime à penser que c’est en quelque sorte le destin, a été de porter ma chemise des Lakers. Je suis un grand fan de basket et, en hommage à Kobe Bryant, qui est décédé au début de l’année, j’ai commencé à porter mon maillot des Lakers beaucoup plus souvent. J’ai décidé de le porter pendant nos week-ends de course, mais évidemment, sur les circuits, nous utilisons l’uniforme de l’équipe, alors je le portais plutôt en pyjama. Il se trouve que les Lakers ont remporté le titre NBA et que nous avons gagné le Championnat du monde MotoGP, alors peut-être que c’était juste une question de destin. »
« J’ai toujours pensé, et j’essaie d’enseigner cela à mes enfants aussi, que quand on fait quelque chose avec beaucoup d’engagement et de passion, ça marche généralement bien. C’est moi qui ai l’honneur de parler au nom du Team et d’apparaître à la télévision, mais derrière moi se trouve un groupe de personnes formidables qui ont travaillé très dur pour ce titre. Lorsque nous sommes revenus au MotoGP, il y a six ans, nous sommes partis de zéro et avons décidé de nous concentrer sur les personnes qui avaient une très forte motivation pour travailler chez Suzuki. C’était un choix dès le début. Nous devions donner une atmosphère particulière à notre équipe, non seulement pour les pilotes, mais aussi pour tous ceux qui travaillaient pour nous. Tous les membres de cette équipe travaillent ici parce qu’ils croient fermement au projet. Les ingénieurs, les mécaniciens et tous les autres membres de l’équipe. Faire partie du Team Suzuki Ecstar doit être une ambition, pas un pis-aller. Nous avons donc pu créer un groupe qui est un catalyseur de l’engagement de chacun du mieux possible. Le résultat est que les deux pilotes et les membres des deux équipes se sont motivés mutuellement. Ils se sont battus sur la piste de manière sportive, correcte et respectueuse, chacun poussant l’autre. Nous nous sommes vraiment sentis comme une seule équipe, à tel point que sur la photo de groupe finale, tous les membres de l’équipe de Rins et Alex lui-même ont porté le t-shirt spécial de la célébration pour Mir. Ce n’est pas quelque chose qui va de soi, au contraire, c’est une grande réussite que nous avons réalisée en tant qu’équipe ; nous avons gardé un lien étroit entre tous les membres. J’espère que cela durera le plus longtemps possible, maintenant que nous l’avons réussi au cours d’une année très difficile et compétitive. »
« Quand nous avons commencé la saison à Jerez pour le GP
d’Espagne, Joan a pris un bon départ et je me souviens que, dès
vendredi soir, les gars de son côté du garage ont commencé à
s’emballer un peu : « Nous avons un bon rythme, nous sommes
rapides, nous serons vraiment forts dimanche ! »… puis la
course a été un désastre. Moins d’une semaine plus tard, toujours à
Jerez, les mêmes propos ont recommencé et la course n’a pas été
géniale. Après ces deux ou trois épisodes, j’ai parlé aux gars pour
essayer de les calmer. « Il faut être plus calme: avant de
penser à des victoires ou à des podiums, il faut consolider ses
performances. Commencez à vous rapprocher régulièrement du podium,
quatrième ou cinquième, puis essayez de monter plus haut ».
J’ai aussi dit à Joan quelque chose de similaire : « Chacun a
son heure, il faut peut-être quelques mois de plus, mais avec du
travail et de la persévérance, nous y arriverons, reste calme, n’en
fait pas trop… ».
La course suivante a eu lieu en Autriche et qu’a-t-il fait ? La
deuxième place ! « Bon travail les gars, bon travail Joan, tu
m’as donné la meilleure réponse que tu aurais pu me donner
! »
Ils savaient de quoi ils étaient capables, l’excitation était
là, et ils devaient simplement rester calmes et croire que les
résultats viendraient. C’est ce qu’ils ont fait, avec une
excellente constance, et nous voilà champions du monde. »
Source et crédit photos : suzuki-motogp.com