Le Dani Pedrosa millésime 2016 est décidément un cru spécial. D’habitude discret, peu prolixe et efficace en piste, il s’affirme à présent dans le rang avec une gouaille et des idées affirmées qu’on ne lui connaissait pas. Après avoir mené une charge contre les ailerons à Austin, voilà qu’il en veut à présent aux pneumatiques. Avec la même intention dans tous les cas : changer le règlement.
Et il est vrai que depuis la nouvelle donne, le sympathique Dani a perdu de sa superbe. Il regarde à présent de loin ses compères Rossi, Lorenzo et Márquez et se débat avec le reste du peloton pour mieux faire barrage à un podium que les circonstances de course lui donnent comme consolation, à l’occasion.
Jerez a été la quatrième déception de l’année en autant de rendez-vous consommés. Du coup, il voudrait bien que une redistribution des cartes. Après les ailerons au Texas, c’est au tour des pneus d’être sous le feux de la critique : « je n’ai pas vu la course mais j’imagine qu’elle dû être ennuyeuse. Le rythme était lent, les temps au tour modestes. Je pense que lorsque l’on est dans ce genre de saison, les usines et le manufacturier doivent apporter des solutions, car le problème ne vient pas des motos ».
Mais encore ? Sur crash.net, il précise : « il nous faut évoluer même s’il faut en passer par des changements de règles et plus de tests accordés pour les pneus ce qui permettra à Michelin de progresser. Tout le monde voudrait des pneus plus tendres. Proposer deux types de pneus arrière serait une idée intéressante. Le championnat a besoin d’une action forte. Car je ne pense pas qu’il soit intéressant en ce moment ».
Bien sûr, Dani Pedrosa prêche pour sa paroisse et ne devrait pas souffrir la contradiction au sein des troupes Honda qui souffrent depuis l’arrivée des carcasses rigides auvergnates. Une structure imposée, rappelons-le, par les incidents regrettés sur deux Ducati privées menées par des pilotes d’un fort beau gabarit. Un ensemble aux antipodes de la combinaison Pedrosa-Honda.
Quant à l’ennui, en données brutes, Dani Pedrosa n’a pas tort. Voir un pilote prendre la tête dès le premier virage et la garder pendant 27 tours, ce n’est effectivement pas ce qu’il y a de plus excitant à voir. Mais avec le verre correcteur Rossi, on trouve tout de suite de quoi s’enflammer. C’est aussi ça le MotoGP…