Les choses tournent vite en Grand Prix et Pedro Acosta en est la démonstration. Il y a à peine un an, il était identifié comme le futur phénomène après une première saison en Moto3 terminée avec le titre mondial en poche. Le Moto2 ne devait alors être qu’un échauffement pour un MotoGP qui lui tendait les bras. Et puis la réalité de la compétition l’a tout de même rattrapé, et il a aussi connu la blessure. Il a compris que franchir trop vite les portes de l’élite pouvaient lui être fatal mais il comprend aussi qu’avec maintenant un Izan Guavara qui lui a pris le statut de prochaine star, il faut aller tout de même de l’avant. Les portes du MotoGP vont s’entrebâiller grâce à KTM qui l’amènera dans ses bagages pour le test de Jerez. Mais en 2023, il lui sera interdit de décevoir dans un Moto2 qui s’annonce impitoyable entre des rookies aux dents longues et des habitués revanchards…
La bonne nouvelle de ce début de trêve hivernale pour Pedro Acosta est qu’il testera une MotoGP pour la première fois sur le Circuito de Jerez Ángel Nieto, à l’occasion des tests privés que KTM organisera dans le sud de l’Espagne. Un MotoGP face auquel, en 2022, il ne s’est pas senti de taille. Car il confirme aujourd’hui la rumeur qu’il avait bel et bien l’opportunité d’y entrer en 2023. Dans des propos repérés sur Motosan, on lit de lui : « quand on m’a demandé de signer pour une équipe MotoGP en mai, je ne me sentais pas prêt parce que j’avais quatre zéros d’affilée, que je n’avais pas fait de podiums ou été vraiment compétitif ».
Il ajoute : « en plus de peser sept kilos de moins que maintenant, je pense que toute l’ambition que j’avais m’a pesé. Je suis arrivé en voulant conquérir le monde le premier jour, mais le monde m’a remis à ma place. Cela ne vaut pas la peine de monter juste pour entrer en MotoGP et tirer un an de ma vie. Je pense que tout a son moment dans la vie ».
Pedro Acosta : « il ne faut pas se lancer en MotoGP à n’importe quel prix«
L’équipe qui le voulait déjà était Honda. Pour sa première année en Moto2, Pedro Acosta a terminé cinquième du championnat du monde, récoltant 3 victoires, 5 podiums et une pole position. Un bilan qui lui donne plus d’assurance : « mon objectif est de me battre pour le titre en 2023 ou de faire une saison qui me fasse sentir que je suis prêt. Il ne faut pas se lancer en MotoGP à n’importe quel prix ».
Il déclare aussi qu’il serait ravi de courir dans la catégorie reine avec KTM car « c’est la marque qui a cru en moi et m’a permis de passer du Championnat d’Espagne au Moto3 et cette année au Moto2 ». Et ce sera aussi le constructeur qui l’aura mis pour la première fois sur une MotoGP, avec ce test de Jerez à venir.
Sur ce point, Acosta rejoindra une courte liste de pilotes qui, avant leurs débuts en MotoGP, ont eu l’occasion de tester le potentiel offert par ce type de prototype. Dans ce cas, il y a eu, en novembre 2014 à Valence, Alex Marquez sur la RC213V de son frère Marc deux jours seulement après avoir été sacré champion du monde de Moto3.
Un autre pilote a également reçu comme récompense des tours sur une MotoGP pour sa grande année. Il s’agit de Pecco Bagnaia. L’actuel champion de la catégorie reine avait fait ce pari avec Jorge Martinez Aspar en 2016 : s’il remportait au moins deux victoires cette année-là en Moto3, l’ancien pilote valencien devait prêter la Ducati du Pull&Bear Aspar Team à l’Italien pendant au moins quelques tours. Pari tenu après que Pecco a remporté deux Grands Prix, celui d’Assen et de Malaisie. Le Piémontais avait ainsi profité de la Ducati de l’équipe espagnole pendant neuf tours lors du test de Valence, l’Italien a pu faire une séance de neuf tours au guidon de la Desmodedici de l’équipe espagnole…
