Pecco Bagnaia a signé sa première victoire de la saison 2025 au Grand Prix des Amériques, un succès aussi inattendu que savoureux sur un COTA où Marc Marquez semblait intouchable. Dans une course marquée par un départ chaotique et une météo capricieuse, l’Italien de Ducati Lenovo a su tirer son épingle du jeu, profitant de la chute de son coéquipier au 9e tour pour s’imposer devant Alex Marquez et Fabio Di Giannantonio. Mais ce triomphe doit autant à son instinct qu’à un choix risqué : ignorer les consignes de son chef d’équipe, Cristian Gabarrini, pour suivre Marquez dans la ruée vers les stands. Résultat ? Une première place et 75 points au général, à 12 unités d’Alex (87), leader surprise.
Le Grand Prix des Amériques 2025 restera dans les mémoires pour son chaos d’avant-course, mais aussi pour le sang-froid et l’instinct de Pecco Bagnaia. Sur une piste où Marc Marquez est roi, le pilote piémontais a surpris tout le monde – y compris son propre team – en s’imposant avec brio. Pourtant, tout aurait pu basculer en quelques secondes, dans le tumulte de la grille de départ.
Alors que la pluie s’estompe et que le soleil pointe timidement, la tension monte sur la grille. Les slicks redeviennent une option viable, mais le timing est serré, les décisions doivent être instantanées. Cristian Gabarrini, chef d’équipe de Bagnaia, lui conseille de rester en piste, de ne pas suivre Marquez dans les stands. La deuxième moto n’est pas prête, il faut garder la tête froide. « Reste calme, on sera prêts pour toi », lui glisse-t-il.
Gabarrini ajoute : « Marquez doit opter pour cette moto. Sinon, il devrait partir des stands avec 10 secondes de retard sur les autres. Il peut le faire, ils ne le pénaliseront pas d’un passage par la voie des stands, mais il partira des stands. Il ne le fera pas, mais s’il s’enfuit pour récupérer l’autre moto, il partira dernier. »
Pecco Bagnaia a complètement ignoré les conseils de son patron technique
Mais Pecco ne peut ignorer ce qu’il voit. Marquez, toujours en avance d’un coup sur l’échiquier, s’élance vers les stands. Un signal. Une provocation ? Une opportunité. Bagnaia doute une seconde, puis tranche. Il fonce à son tour. « Je me suis dit : il est intelligent, il sait ce qu’il fait. Alors j’y vais aussi. »
Quelques instants plus tard, alors qu’il grimpe, essoufflé, sur sa moto équipée de pneus slicks, les feux s’allument. Le départ est suspendu, la course est arrêtée. Il l’a échappé belle. Une décision instinctive, risquée, mais salutaire. Et c’est peut-être là que Pecco Bagnaia a marqué un point décisif, pas seulement au championnat, mais dans la dynamique psychologique du duel qui s’installe entre lui et Marc Marquez.
Après deux courses passées dans l’ombre de son nouveau coéquipier, Bagnaia prouve qu’il sait réagir. Qu’il n’est pas simplement un métronome de régularité, mais aussi un joueur d’échecs capable de sacrifier une pièce pour renverser la partie. La victoire à Austin n’est pas juste un succès opportuniste après la chute de Marquez. C’est une démonstration de lucidité, d’adaptation, et de sang-froid.
Et surtout, c’est un message clair : le duel entre Marc et Pecco ne sera pas à sens-unique. Bagnaia est bien là. Et s’il continue à prendre les bonnes décisions au bon moment, même contre l’avis de son stand, il sera un prétendant plus coriace que jamais à un troisième titre en MotoGP.
