Pecco Bagnaia

C’est maintenant un fait acquis – non seulement par Ducati, mais aussi tout le paddock – que le problème de Pecco Bagnaia n’est certainement pas sa vélocité, mais surtout son mental. Sa fébrilité en course, son parcours 2022 marqué par trois victoires mais aussi quatre chutes, montrent que l’Italien doit travailler sur lui-même. Il en a conscience et dit s’y employer, même si un récent fait divers d’accident matériel de la route avec un taux d’alcool dépisté comme dépassant la norme tolérée ne lui facilitera sans doute pas la tâche.  Le vice-champion du monde 2021 explique ce qu’il a mis en place pour progresser, tout en citant son exemple qui n’est autre que celui qu’il doit vaincre pour ramener une couronne que son employeur espère depuis 2007…

Pecco Bagnaia avait déclaré qu’il utiliserait cette trêve estivale pour se renforcer mentalement. Un exercice qu’il doit sans doute accomplir en assumant cette apparition dans la rubrique des faits divers à Ibiza. Il s’en est excusé, en a parlé avec Ducati via Gigi Dall’Igna, et doit maintenant avancer dans cette torpeur estivale en pensant à la reprise, début août, à Silverstone, où il jouera ses dernières cartes pour rester dans la course au titre, mathématiquement encore jouable.

En tant que pilote, sa vitesse est reconnue, mais pour viser le sommet en MotoGP, il faut être complet, physiquement et mentalement. Ce dernier point pose question chez l’officiel Ducati qui ne nie pas avoir une certaine faiblesse en la matière. Sur cette situation, il dit : « l’attitude reste toujours la même pour devenir la meilleure version de moi-même. Et d’en apprendre toujours plus. Non seulement cette année, mais aussi pour l’avenir. Parce qu’après cette saison, j’ai toujours un contrat de deux ans avec Ducati et nous avons le même objectif ».

Pecco Bagnaia a chuté hors de la course au Mans et au Sachsenring dans une position prometteuse

Pecco Bagnaia : « je pense aussi que Fabio Quartararo est un pilote plus complet que moi« 

Cette découverte de soi passe par des étapes surprenantes, à commencer par reconnaitre sciemment la supériorité de son adversaire en la circonstance : « je crois que la sincérité est importante » dit l’académicien VR46 sur Speedweek. « Et je pense aussi que Fabio est un pilote plus complet que moi. Je travaille pour m’améliorer. Mais il est clair qu’il me manque encore quelque chose pour être un prétendant au titre à 100 %. Fabio est actuellement le seul pilote aussi régulier, aussi rapide et aussi fort. Si je veux gagner le titre, je dois suivre ce chemin ».

On rappellera que Fabio Quartararo a passé un cap lorsqu’il a validé la procédure d’être suivi par un psychologue du sport. Un appui que Pecco Bagnaia refuse pour l’instant… « je ne pense pas avoir besoin de cette aide » assure-t-il. Cependant, il précise aussitôt : « mais s’il y a des problèmes à l’avenir que je ne peux pas résoudre moi-même, je ne l’exclurai pas. Il faut toujours être ouvert à tout. Il faut surtout le faire soi-même. Il faut se regarder dans le miroir et comprendre le manque ».

L’Italien termine : « je pense que je dois encore apprendre ça, peut-être que j’ai besoin d’en parler. Mon entraîneur sait bien comment gérer de telles choses, tout comme ma petite amie et ma famille. Je pense que 70% de ce processus devrait venir de moi, le reste de ma petite amie, de ma famille et de mon équipe ». Mais pour l’instant, ça reste un vrai sujet à traiter pour Pecco Bagnaia.

Francesco Bagnaia, Ducati Lenovo Team, Liqui Moly Motorrad Grand Prix Deutschland

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