Pecco Bagnaia a certes dû rendre les armes avec sa Ducati à Silverstone face à un Aleix Espargaró en état de grâce sur une Aprilia qui adore ce tracé anglais, mais cela n’a en rien écorné l’idée des observateurs qu’il reste l’homme de la situation pour aller chercher son second titre consécutif en MotoGP. Un sentiment de supériorité que des personnages aussi différents que Carlo Pernat et Jorge Lorenzo valident. Les deux sont aussi étonnamment à l’unisson en ce qui concerne Marco Bezzecchi …
Séparément et avec des sensibilités différentes, Carlo Pernat et Jorge Lorenzo ont fait leur analyse du dernier Grand Prix de Grande Bretagne pour s’accorder sur deux sujets que sont Pecco Bagnaia et Marco Bezzecchi. Commençons par l’Italien qui a déclaré sur GPOne : « Pecco Bagnaia se révèle être le seul pilote régulier, qui termine toujours devant et il est sans aucun doute celui à battre pour le championnat du monde. Non pas parce qu’il a la plaque #1, mais parce qu’aujourd’hui il est le plus fort ».
Et qu’en dit Jorge Lorenzo sur motosan ? « Je pense que Bagnaia a fait preuve de solidité, il a montré qu’actuellement, avec sa Ducati, il est le meilleur. Ce sera très difficile pour Bezzecchi et Martin de se battre avec lui. Il semblait qu’il avait tout sous contrôle, mais Aleix a réalisé une deuxième partie de circuit impressionnante, en particulier dans ces deux accélérations sur cette ancienne ligne d’arrivée et dans l’accélération suivante ».
« Je pense que Pecco Bagnaia a beaucoup compris l’autogestion »
L’Espagnol ajoute : « je pense que Pecco a beaucoup compris l’autogestion. Dans de nombreux moments, dans les courses, peut-être qu’il peut aller plus vite qu’il ne va, quand il mène, mais il sait que s’il pousse un peu plus, il a plus de risques de tomber, donc il reste là en étant deux dixièmes plus lent et il est très constant tout au long de la course. Il s’est beaucoup amélioré car il a commis de nombreuses erreurs en menant ou en poursuivant un rival de sa marque sur certains circuits. Il a appris à gérer lui-même la sécurité. Être champion du monde au moins une fois, ça donne une tempérance qu’il n’avait pas avant quand il ne l’était pas ».
Tempérance, autogestion… Des qualités qui manquent encore à Marco Bezzecchi … « Il y a eu un excès de confiance pour Bezzecchi, il est allé incroyablement long. Il fait trop d’erreurs, c’est un pilote qui donne du gaz comme on dit, mais après il faut marquer des points. Aujourd’hui son zéro pèse lourd » analyse Calo Pernat.
Et « Por Fuera » ? « Bezzecchi était le favori, nous avons également dû prendre en compte l’expérience de Bagnaia avec ces tours qu’il a faits en pneus tendres. Il y avait donc beaucoup d’inconnues, mais c’est vrai que Bezzecchi était peut-être le favori à Silverstone mais il a exagéré dans ces deux tours au freinage. La première fois, il a réussi à le sauver en allant au large, mais cette fois, il a voulu entrer dans le virage en allant encore plus vite et le pneu avant a dit : ça suffit ».
L’Italien a maintenant 47 points de retard sur Bagnaia au championnat depuis sa troisième place. Mais il en reste encore beaucoup prendre avant le gong final. Et c’est lui-même qui le rappelle : « je suis embêté de ne pas avoir converti ma bonne performance à Silverstone en un résultat comptable. En ce qui concerne le championnat du monde, ce n’est pas un si gros problème. Nous avons encore le temps de rattraper le leader ». Onze week-ends de course sont encore prévus pour 2023.