La question des consignes d’équipe chez Ducati en vue de favoriser la remontée au championnat de Pecco Bagnaia a resurgi à l’arrivée d’un Grand Prix de Saint Marin à Misano, dont le scénario a clairement démontré qu’il n’y en avait aucune. Enea Bastianini, par deux fois, a tout tenté par prendre la victoire à son futur équipier Pecco Bagnaia qui a besoin d’enfiler les victoires comme d’autres les perles pour ramarrer au championnat le leader Fabio Quartararo. La prise de risque dans ce final à Misano a été maximale, puisque le vainqueur pour 34 millièmes a réalisé le record de la course dans son dernier tour. Ce qui a donné des sueurs froides au patron de la marque Claudio Domenicali. Il n’a pas apprécié et a rappelé les pilotes Ducati à leurs responsabilités. Pecco Bagnaia lui répond…
C’est un sujet qui ne serait jamais abordé en Formule 1, tellement le procédé est ancré dans les mœurs de ce paddock. Mais en MotoGP, on la joue encore à l’ancienne. Entendez par là que, quel que soit l’enjeu, c’est la piste qui rend son verdict. C’est noble, mais pour les décideurs, laisser ainsi les choses se faire sans avoir prise dessus est une grande souffrance.
A l’arrivée du Grand Prix de Saint Marin à Misano, les mots de Claudio Domenicali ont fait trembler les murs des box accueillant des Ducati. Mais en écho, Pecco Bagnaia semble vouloir tenir tête à son patron : « il n’y a pas besoin de jeux d’équipe, et je n’en veux pas non plus » dit-il à ‘La Gazzetta dello Sport’. « Si je peux gagner, je veux le faire moi-même, pas parce que quelqu’un m’a laissé faire. Peut-être qu’à la dernière course de l’année, si j’ai besoin d’aide elle sera la bienvenue. Mais en ce moment c’est juste que chacun fasse sa propre course ».
Pecco Bagnaia veut gagner à la régulière
Il sait pourtant qu’Enea Bastianini sera un client dans son environnement rouge… « Ce sera dur. Cependant, comme c’était le cas avec Jack. Si nous parvenons à faire un excellent travail dans les stands, alors en course nous aurons la chance de faire plusieurs fois premier et deuxième… Je pense qu’il deviendra un grand adversaire, comme Jack ».
Un ton qui signale que Bagnaia est un partisan de l’apaisement en toute circonstance : « je ne comprends pas ce truc de trouver forcément une rivalité. Nous sommes tous là avec le même objectif et nous nous respectons » termine Pecco Bagnaia. « Nous sommes certes amis avec Enea, mais nous sommes rivaux comme tous les autres. Ce sont des choses créées par ceux qui regardent les GP et prennent parti… Et c’est normal, juste que chacun choisisse qui encourager ».
Au passage, Pecco Bagnaia ne vole pas son statut de leader chez Ducati. En remportant un quatrième Grand Prix consécutif à Misano, il a réalisé un exploit chez Ducati que même Casey Stoner n’a pas réussi, arrêtant la marque à trois victoires consécutives en 2007 et se répétant en 2008. Il a aussi signé sa sixième victoire de la saison, sa dixième depuis ces deux dernières années avec l’usine Ducati, pour un total de vingt victoires dans les trois catégories du Championnat du Monde.