Le MotoGP est à la recherche de son champion à l’aura incontestable qui comblerait son promoteur tandis que, récemment, Fabio Quartararo s’est félicité d’être à la fois un pilote rapide avec un certain caractère qui lui donnerait les clés pour accéder au charisme de Valentino Rossi. Une approche qui ne cesse de surprendre le désormais Champion du Monde Pecco Bagnaia. Ce dernier ne cache pas subir cet aspect de son métier qu’il aimerait vivre uniquement sur la piste avec sa moto, face au chrono.
Lorsque Fabio Quartararo a déclaré « j’ai ma propre personnalité, et c’est quelque chose de génial parce que certains pilotes peuvent être super rapides mais n’ont pas la personnalité », il n’a pas fallu une longue réflexion pour intégrer parmi ce groupe apparemment sans âme, celui qui lui a pris sa couronne en 2022, soit Pecco Bagnaia. Et en effet, la position de l’Italien sur ce charisme à dégager pour mesurer la dimension de sa carrière montre qu’il ne comprend pas la nécessité même d’un tel sujet.
Dans des propos formulés au magazine GQ et relayés par Moto.it, on lit : « dans mon sport, mais je pense que c’est pareil dans le sport en général, être soi-même est la chose la plus difficile ». Partant de là, il développe : « peut-être parce que nous vivons dans un environnement où vous êtes toujours à la recherche d’un charisme, et, personnellement, je pense que c’est assez idiot. Tellement souvent j’entends les gens dire ‘C’est un bon pilote, mais pour finir ce ne sera jamais un personnage’… Ici, certains mots semblent hors de ce monde, hors du temps : moi, par exemple, je suis fait d’une certaine manière, je peux paraître fermé si on me regarde d’un certain point de vue, et peut-être que je le suis vraiment ».
Pecco Bagnaia : « je n’ai jamais eu à lutter pour aller vite et j’ai toujours la volonté de fer pour pouvoir aller au bout de chaque course«
« Ceci, cependant, ne peut pas m’empêcher d’utiliser les réseaux sociaux comme je l’entends. Partager sur Instagram ce que je veux de ma vie privée. A présent, nous devons accepter que les plateformes sociales sont devenues fondamentales » analyse l’officiel Ducati qui termine : « en fait, je vais vous en dire plus : être présent ne suffit pas : il faut bien travailler son propre profil, c’est quelque chose qui peut faire la différence dans la carrière d’un pilote, dans la façon dont il est perçu de l’extérieur ».
Voilà pour l’aura, mais le cœur du métier, c’est tout de même défier le chrono. Et lorsque l’on en parle, on remet Pecco Bagnaia dans son élément naturel au sein duquel il excelle : la piste : « la vitesse est quelque chose qui m’appartient. Cela a toujours été en moi. La pratiquer et savoir le gérer me vient naturellement, je n’ai jamais eu à lutter pour aller vite ».
Il livre quelques-uns de ses secrets : « mes points forts se retrouvent dans le freinage, dans le fait de pouvoir faire tourner la moto très serrée malgré une vitesse très élevée. Au cours des deux dernières années, cette fonctionnalité a fait la différence pour moi, en particulier par rapport aux autres marques. Et puis à mon avis j’ai une grande détermination, j’ai toujours la volonté de fer pour pouvoir aller au bout de chaque course. C’est quelque chose que j’ai appris au fil des ans » conclut-il.
Enfin, Pecco Bagnaia dit ce qu’il pense de la grande nouveauté de cette saison 2023 que seront les courses sprint : « c’est un bon coup. Après tout, nous parlons d’une tentative de modernisation de notre sport. Nous ne pouvons pas nous cacher : il y a un changement générationnel en cours auquel nous devons faire face avec une mutation du produit. Ces transitions sont des moments qui créent toujours un peu d’agacement, de nervosité, de colère. Mais tout est cyclique, et nous avons le devoir d’essayer d’impliquer un public plus jeune. Pour ce faire, nous devons rendre le Championnat du monde plus spectaculaire ». Pecco Bagnaia a aussi les idées claires.