Le Moto2 est l’antichambre du MotoGP, la dernière étape avant le sommet de la pyramide des Grands Prix. Elle doit donc bien former les prétendants à ce qui les attend, et l’arrivée du moteur Triumph plus puissant et d’une pincée d’électronique a rendu cette année la formation plus attrayante. Certes, mais il manquera quelque chose. Et c’est Pecco Bagnaia, Champion du Monde en titre Moto2, mais version 600 Honda, qui explique ce que c’est.

Il le raconte d’autant mieux qu’il fait sa première saison parmi l’élite au guidon d’une Ducati Pramac. L’Italien est forcément aguerri aux joutes dans le peloton. Il n’était pas le dernier à jouer des coudes avec sa Mahindra du temps du Moto3 et le Moto2 est connu pour ses courses en paquet. Mais ces faits d’armes ne servent pas forcément, une fois qu’il faut faire sa place en MotoGP.

Celui qui a succédé au trône à un Morbidelli lui aussi issu de la VR46 Academy explique ainsi : « c’est difficile », déclare Bagnaia à propos du pilotage dans le peloton. « Il y a beaucoup de motos Kalex en Moto2, et quand on est derrière un autre pilote Kalex, on pilote plus ou moins de la même façon. Or, en MotoGP, chaque moto a son propre caractère ainsi que ses forces et ses faiblesses ».

C’est pourquoi Bagnaia insiste : « en MotoGP, c’est complètement différent lorsque vous êtes derrière une Yamaha, une KTM ou une Ducati. La Ducati a beaucoup de puissance et vous pouvez freiner tardivement, contrairement à une Yamaha avec une vitesse de pointe élevée. Vous devez comprendre cela ». Maverick Viñales a récemment parlé de cette situation en expliquant pourquoi, seul, il peut aller chercher une pole position avant de s’éteindre en couse. Bagnaia va donc dans le sens du pilote Yamaha.

« Si vous avez une ou deux secondes de retard sur un autre pilote, c’est plus facile car vous pouvez piloter à votre main mais une fois plus près c’est plus difficile, car vous ne pouvez pas piloter comme vous le souhaitez », déclare Bagnaia. « Si vous freinez trop tard, vous toucherez le pilote par exemple d’une Yamaha et vous perdrez du temps au milieu de la courbe, ce qui rend la tâche très difficile ».

« Pecco » Bagnaia s’est classé dans le top 10 pour la première fois lors de sa troisième course MotoGP. L’Italien a abandonné à l’ouverture de la saison au Qatar, puis a fini 14e en Argentine avant de terminer neuvième au Texas. Bagnaia est quatorzième au classement général provisoire et second meilleur rookie derrière Fabio Quartararo. Dans l’équipe Pramac, Bagnaia pilote une Ducati GP18 de l’année précédente.

 

Tous les articles sur les Pilotes : Francesco Bagnaia

Tous les articles sur les Teams : Alma Pramac