Avec Stefan Bradl et Iker Lecuona mobilisés, Honda a dû racler ses fonds de tiroir pour présenter des effectifs au complet dans ce Grand Prix des Pays-Bas qui sera sans doute accueilli à Assen avec bonheur. Non pas parce la RC213V sera présentée avec des nouveautés susceptible de la transfigurer, mais parce que cette huitième manche du championnat annonce la trêve estivale. Comme un cessez-le-feu pour les troupes HRC qui ne comptent que des blessés dans ses rangs. Justement, Stefan Bradl, qui sera chez LCR en lieu et place d’Alex Rins qui s’est à nouveau fait opérer le tibia et le péroné de sa jambe droite, aura pour objectif principal de finir sa pige dans le même état physique qu’il va la commencer.
Et d’abord, il y a le côté festif des retrouvailles LCR qui comble le pilote test Honda : « je suis content d’être de retour dans cette équipe. Ça fait du bien de porter les couleurs et de faire partie de cette famille. On a été en contact tout le temps, alors je connais tous les gars », déclare Bradl, qui a piloté pour ce team il y a déjà dix ans. « Bien sûr, je dois aussi dire que je souhaite à Alex Rins un prompt rétablissement. J’espère que tout se passera bien avec son opération et qu’il pourra vite récupérer ».
Chez Honda, côté pilotes titulaires aptes, mais chiffonnés quand même, il y aura Taka Nakagami qui a encore en tête sa chute du vendredi au Sachsenring en tête, et Marc Marquez qui se dit lui-même « limite ». Il faut dire qu’avec un doigt cassé, une cheville contusionnée et une côte fêlée, on aimerait avoir un autre projet le week-end que de faire un Grand Prix MotoGP.
L’Allemand s’attarde sur l’Espagnol : « j’ai beaucoup de respect pour le fait qu’il se donne toujours à 100 % ou plus. Il essaie, même en sachant que la moto et les ressources dont il dispose ne sont pas assez bonnes pour ce niveau. Mais il essaie et j’espère qu’il restera en bonne santé et pourra rouler ce week-end. Son approche sera probablement la même. Nous ne changerons pas un octuple champion du monde en termes de pilotage d’une moto » dit-il sur motorsport-total.
Stefan Bradl : « j’aimerais que Marc Marquez prenne un risque gérable et je ne vais pas essayer de m’autodétruire ce week-end »
Il ajoute : « peut-être que ce sera un peu mieux sur cette piste, mais en réalité, ce sera difficile de se battre pour le podium. Mais je ne peux pas lui prodiguer de conseil, même si j’aimerais qu’il prenne un risque gérable. Je pense qu’il a pris beaucoup de risques. Bien sûr, son niveau et ses capacités sont incroyablement élevés. Mais je pense qu’il sait aussi que chuter, ce n’est pas bon pour sa confiance ».
« Nous essayons de faire de notre mieux en attendant. Nous savons tous que la situation ne sera pas facile. Tout ce que nous pouvons faire, c’est essayer de rester calme et de faire notre travail, et, surtout, de rester en bonne santé » souligne Bradl. « En fin de compte, nous devons garder notre calme et essayer de revenir à un niveau raisonnable étape par étape et cela prendra plus de temps » prévient-il. « Nous avons vu que nos performances n’avaient pas chuté massivement en un mois, deux, trois mois. C’était aussi un processus qui a pris quelques années. Je dirais qu’il nous faudra probablement autant de temps maintenant pour revenir pour atteindre un niveau solide », analyse-t-il.
Et on n’échappe pas à ce qui est maintenant communément admis comme regretté dans le paddock… « Il faut aussi savoir que la culture japonaise et la mentalité des hommes japonais ne changeront pas en une semaine. Donc ça va prendre du temps et c’est un processus ». Quant lui, il a son plan pour son week-end batave : « je sais où est le point faible de la moto et c’est comme ça que je vais la piloter. Je ne vais pas essayer de m’autodétruire ce week-end. C’est une sorte de lutte pour la survie que nous menons. Combien de temps cela durera ? Je ne peux pas le dire ». Mais si ça dure trop, ce sera forcément, à un moment donné, sans Marc Marquez.