Le dimanche 27 juin 2021, Miguel Oliveira a répondu aux questions des journalistes depuis le circuit d’Assen, à l’issue du Grand Prix des Pays-Bas.
Nous sommes allés écouter (via un logiciel de téléconférence) les propos du pilote portugais, qui s’est classé à la cinquième place à l’issue de la course. Un résultat qui vient mettre un terme à une série de trois podiums consécutifs entamée au Mugello fin mai, sur un circuit où KTM a rencontré des difficultés de stabilité sur sa RC16 tout au long du weekend.
Comme à notre habitude, nous reportons ici les paroles de Miguel Oliveira sans la moindre mise en forme.
Miguel, comment s’est déroulée votre course ?
« C’est un solide résultat après tous les problèmes que nous avons rencontré lors des essais libres ainsi qu’en qualifications. Honnêtement je pense que nous ne pouvions pas viser une position plus élevée, et je suis content de l’issue de la course et de ce que nous avons fait en piste. Quand on fait des efforts ça paye toujours, et cela a été le cas aujourd’hui. Nous avons donc obtenu ce top 5, et nous avons désormais une meilleure compréhension de ce qu’il nous faut pour faire progresser la moto, nos sensations, tout cela dans l’idée d’aborder la seconde partie de la saison dans de bonnes dispositions. »
Comment abordez-vous la seconde moitié de la saison justement ? Certes votre moto fonctionne bien désormais, mais vous êtes cependant loin au classement [Oliveira occupe la septième place avec 85 points, soit 71 unités de retard par rapport au leader Fabio Quartararo, ndlr] …
« Sur certaines courses on me dit que je suis proche des leaders, et maintenant vous me dites que je suis loin ! Au final je suis où [rires] ? Pour moi l’approche est toujours la même, j’essaie de tirer le maximum de chaque weekend. Il est important de faire ce qu’on peut lors de chaque course en dépit de l’adversité. En ce qui me concerne il est aussi important d’apprendre pour l’avenir, que ce soit pour moi ou pour la moto. Nous avons une autre saison devant nous, et donc il est important de savoir ce qu’on peut attendre précisément de l’avenir. On suit une courbe d’apprentissage, ce qui veut dire que parfois on va gagner et d’autres fois comme aujourd’hui on va finir cinquième. C’est comme ça. »
« Nous suivons une courbe d’apprentissage »
La stabilité est toujours une cause de tourments à Assen, et cela a été le cas pour votre coéquipier Brad Binder. Il a carrément été contraint de couper par moments les gaz en pleine ligne droite. Avez-vous rencontré des problèmes similaires ?
« Le fait de rendre la moto plus agile était notre objectif premier. Mais c’est très compliqué d’arriver à cela et d’être bien stable. C’est un compromis à trouver et il nous faut plus de temps pour comprendre quel chemin prendre. Pour le moment nous n’avons pas les meilleurs réglages en ce qui concerne à la fois la stabilité et l’agilité. C’est typiquement quelque chose où nous devons progresser à l’avenir. Durant la course, la stabilité de la moto n’était pas aussi mauvaise que lors des essais libres. Au niveau du choix des pneus on s’est dit en revanche après la course qu’on aurait peut-être pu faire un autre choix. Mais nous avons fait de notre mieux en fonction des circonstances, et nous devons être contents de ça. Tout le monde est dans une phase d’apprentissage quand vous arrivez sur des circuits comme celui-là : Il faut absorber les informations. »
« Pour le moment nous n’avons pas les meilleurs réglages que ce soit au niveau de l’agilité que de la stabilité »
« Au niveau des gaz, il est vrai qu’il m’a fallu couper, notamment à l’approche des virages 6 et 13. Ces deux virages se prennent en sixième vitesse, ils sont très rapides, et donc il faut les approcher d’une façon différente si vous souffrez de cette instabilité. C’est ce que j’ai dû faire par moments, ce n’était certes pas l’idéal, mais je ne pense pas pour autant que c’était là que nous perdions le plus de temps. »
A-t-il été difficile de dépasser durant cette course ?
« Je pense que tout le monde avait plus ou moins le même rythme. Joan Mir a en revanche trouvé une très bonne trajectoire, assez risquée je dois dire, mais très efficace, à l’intérieur du virage 5. C’est là qu’il a procédé à la plupart de ses manœuvres en course. Me concernant j’ai été à la limite du début à la fin de l’épreuve, donc je n’avais rien de plus en réserve pour tenter une attaque. J’étais en fait très dépendant des gars devant moi pour éventuellement ralentir et trouver des opportunités de dépassement. C’est la raison pour laquelle je pense qu’il n’y a pas eu autant de dépassements en course cette année ici. »
Vous avez une année de contrat optionnelle avec KTM. Qu’en est-il à ce niveau ?
« Comme j’ai eu l’occasion de le dire par le passé, c’est très clair : J’ai un contrat de deux ans avec KTM, ce qui m’assure d’un poste de pilote au sein de l’équipe d’usine jusqu’à minimum fin 2022. Il n’y a donc pas d’année optionnelle. »
Dans quelle mesure jugez-vous important le rôle joué par l’équipe d’essais et l’usine dans le développement de votre moto ?
« Je dois dire qu’au tout début nous n’avions peut-être pas une vraie équipe d’essais, ou en tout cas un vrai programme qui nous soutienne en dehors des weekends de Grands Prix. Mais depuis quelques années KTM a développé cette équipe d’essais qui comprend des pilotes incroyables et notamment Dani Pedrosa. La communication avec Dani se fait sur la base des rapports issus des weekends de course. Ça fonctionne bien de la sorte, et il n’y a pas de problème particulier au niveau de la communication jusqu’ici. »
« Nous sommes en mesure de réaliser de solides progrès et d’exprimer facilement ce dont la moto a besoin. Je pense que cela est la clé pour faire de grosses avancées. L’usine ne relâche pas ses efforts, elle fournit à chaque fois de nouvelles idées, et c’est vraiment très bien quand vous avez la volonté d’aller de l’avant et de poursuivre votre progression, en particulier sur cette saison. »
MotoGP Assen – Classement de la course
Crédit classement : MotoGP.com