Chez Ducati, la gestion des pilotes se révèle souvent compliquée pour des résultats parfois assez simples qui est le départ de ceux-ci… Alors que, dans un contexte de confinement qui met les hommes dans un état d’esprit particulier, l’usine de Borgo Panigale a tout à faire dans la composition de son équipe de champions pour les prochaines années, elle spécule plutôt que de rassurer. Prenez le cas de cette idée d’un retour d’Andrea Iannone dans le giron de la marque via Pramac. La voilà regardée d’un bon œil par le directeur sportif Paolo Ciabatti. Que va en penser un Andrea Dovizioso en pleine réflexion sur la suite de sa carrière, et qui ne garde pas un bon souvenir de cet ancien équipier ?
Le clan Ducati est composé du fer de lance Andrea Dovizioso qui s’est fait sa place aux forceps en supportant Andrea Iannone d’abord puis Jorge Lorenzo ensuite. Suivent Danilo Petrucci, son équipier qui est un ton en-dessous, la star montant Jack Miller, le jeune Pecco Bagnaia et Johann Zarco fraîchement installé dans les murs d’Avintia. Ce qui fait déjà beaucoup de monde à qui parler en vue de 2021 et ensuite.
Mais plus il y a de fous plus on rit chez Ducati. Paolo Ciabatti a ainsi donné un écho favorable aux propos de Francesco Guidotti, team manager chez Pramac, qui a la nostalgie du sulfureux Andrea Iannone. Le directeur sportif des rouges a ainsi déclaré : « Andrea Iannone a de nombreux atouts et défauts, il se comporte de temps en temps d’une manière qui peut être déroutante », admet Ciabatti dans une interview à Sky Sport. « Même dans cette période d’isolement que nous avons ressentie avec les messages sur les Instagram respectifs, il y a une relation d’amitié et d’affection qui n’a jamais été interrompue. »
Les conditions humaines pour ramener Iannone sous l’aile protectrice de la maison bolognaise semblent donc être là. Mais le problème est que Pramac n’a pas vocation à employer des vétérans. Ce serait même le contraire. Cela étant dit, on présente aussi Petronas Yamaha sous cet angle, et Valentino Rossi s’en approche… Alors ? « Il est clair que la tâche principale de l’équipe Pramac est de développer de jeunes pilotes prometteurs pour servir de crèche, comme ce fut le cas pour Iannone, Petrucci, Miller et Bagnaia », poursuit Ciabatti. « De ce point de vue, Andrea Iannone a 30 ans, il ne serait pas parfaitement positionné dans un tel programme. »
Et pourtant… « Cela dit, pourquoi pas ? Il ne faut jamais dire jamais. Je crois que Iannone a un grand talent, c’est un pilote très rapide, il s’est un peu perdu pour plusieurs raisons. Je pense qu’il se rend parfaitement compte qu’il a fait des erreurs dans sa carrière dans des moments décisifs. »
Le manager de Ducati exprime sa proximité avec son ancien pilote concernant le cas présumé de dopage : « il purge actuellement une disqualification que je ne souhaite pas commenter, mais qui reste très lourde, compte tenu des accusations qui ont été portées contre lui. C’est un pilote qui s’est toujours avéré être parmi les plus rapides du moment, il a été l’un des pilotes qui a combattu avec Márquez en Moto2 et qu’il a parfois battu, alors pourquoi pas ? Et puis comme vous le savez, il y a presque une relation amoureuse filiale entre lui et Paolo Campinoti, propriétaire de l’équipe Pramac, et quand il y a ces situations, il est difficile de dire non. »
Le retour de Joe le Maniac sur cette base, est donc à considérer. Même si, pour le moment il n’y a pas de véritable négociation : « au-delà de ces choses, nous n’en avons jamais parlé », conclut Ciabatti. « Nous avons actuellement cinq pilotes avec nous, nous devons d’abord comprendre comment gérer ces très bons pilotes en 2021, puis éventuellement envisager différentes possibilités. Cela dit, l’estime et l’affection pour Andrea Iannone sont toujours inchangées. De temps en temps il nous met en colère pour ses attitudes, mais il le fait un peu avec tout le monde dans le paddock, ça fait partie du personnage. »
On rappellera qu’Andrea Iannone est actuellement un pilote officiel d’une usine Aprilia qui le soutient dans son combat pour l’innocence dans son affaire de dopage qui le prive, avant appel, de sa licence jusqu’en juin 2021.
