Alors que Yamaha a joué la vélocité en prenant tout le monde de vitesse avec Maverick Viñales et Fabio Quartararo, et tandis que Honda surprenait avec un renouvellement de contrat de quatre ans pour Marc Márquez, Ducati avait plus de mal à faire son choix parmi ses cinq pilotes officiels Andrea Dovizioso, Danilo Petrucci, Jack Miller, Francesco Bagnaia et Johann Zarco.
Petrux était poussé vers la sortie, ou la Superbike, Dovi mettait un temps infini à signer son contrat, et c’était finalement Jack Miller qui faisait la bonne opération en étant le seul assuré pour le moment de faire partie de l’équipe d’usine en 2021. Mais l’Australien ne disposait que d’un accord portant uniquement sur une seule saison avec l’équipe Ducati Corse.
De nombreux fans italiens étaient étonnés par l’arrivée de Miller au sein du team officiel, au détriment de Danilo Petrucci, vainqueur du Grand Prix d’Italie l’an dernier sur une Desmosedici, ce qui n’est pas peu dans le cœur des tifosi.
« Malheureusement, dans la vie, et dans la vie des dirigeants, il faut faire des choix, encore plus difficiles s’ils concernent une personne que l’on aime. Mais il faut le faire, il faut laisser de côté l’aspect émotionnel et réfléchir à la meilleure situation pour notre équipe » a expliqué Paolo Ciabatti à Moto.it.
« Notre intention était d’attendre le GP d’Espagne pour faire une évaluation de nos pilotes sur la base des résultats des cinq premières courses, afin de voir quelle serait la meilleure solution pour l’avenir. »
« Ce n’était pas possible, et nous avons pensé que Miller, pour sa croissance constatée ces dernières années et dans la deuxième partie de 2019, pour son âge, pourrait être le bon pilote pour l’équipe officielle. Nous attendons qu’il continue à se développer. »
« Il a fallu faire un choix entre Danilo et Jack : c’était désagréable, mais nous avons estimé que Miller pouvait avoir les caractéristiques pour s’améliorer encore. »
Si aucun accord n’était conclu avec Dovizioso, Petrucci ferait-il partie des plans de Ducati ou s’agit-il d’un chapitre clos ?
« Ce n’est pas un chapitre clos, même si, entre-temps, Danilo a peut-être conclu un accord avec Aprilia ou KTM. Si nous ne trouvons pas d’accord avec Andrea, notre décision sera d’attendre le début du championnat et de faire un bilan après un certain nombre de courses et d’évaluer les pilotes encore libres. »
Miller a seulement un contrat d’un an. Pourquoi ?
« Dans un monde idéal, il ne serait pas mauvais pour les équipes d’avoir plus de flexibilité et la possibilité de faire certains choix. Dans ce cas particulier, nous nous sommes retrouvés à choisir Miller sans l’avoir vu courir en 2020 : c’est un pilote avec de grands espoirs, mais qui n’a pas encore confirmé sa croissance, et signer aujourd’hui pour deux ans n’aurait pas été correct. »
« Nous en avons discuté avec lui : il est clair qu’un pilote préfère un contrat de deux ans qui le protège davantage, mais dans son cas, il a compris une situation et y a vu un stimulant pour prouver qu’il mérite l’équipe officielle en 2022. »
« C’était un moyen de protéger l’entreprise avec une décision prise avant même le début des courses. La négociation avec lui et son manager a été rapide, simple et mutuellement satisfaisante : pour nous, avoir un coureur aussi motivé, qui voit l’équipe officielle comme un point d’arrivée et de départ, donne de l’enthousiasme à tout l’environnement. »
Où en est l’équipe Pramac ?
« L’objectif est de confirmer Pecco Bagnaia et nous avons un intérêt pour Jorge Martin. Nous devons respecter certaines étapes : pour l’instant, l’idée est la suivante : Pecco a connu une saison 2019 difficile, cette année il a une moto officielle identique à celle de Dovizioso, Petrucci et Miller. Nous attendons de lui qu’il montre son talent et qu’il ait surmonté les problèmes de l’année dernière. Mais il est encore tôt pour le savoir. »
Photos © Pramac Racing