Jack Miller ayant maintenant signé son contrat pour rejoindre le team usine, le directeur sportif de Ducati qu’est Paolo Ciabatti peut s’épancher un peu plus sur les plans de la marque pour ces prochaines années. Il explique ainsi le raisonnement qui a amené à promouvoir l’Australien et à travailler sur un plan B avec Danilo Petrucci. Il précise aussi que, désormais, Ducati et Dovizioso sont face à face et que Jorge Martin n’est pas qu’une vue d’esprit. Mais pas un mot sur Bagnaia, ni Johan Zarco…
La crise du Coronavirus a officiellement eu un impact sur la carrière d’un pilote. Parce que cette pandémie a empêché la saison MotoGP de, se lancer comme prévu en mars, Danilo Petrucci n’a pu effacer la déception laissée à ses employeurs au sujet de sa seconde partie de campagne 2019. Le moment même où, au contraire, Jack Miller prenait son envol. Un enchaînement de circonstances dont la somme a amené ce raisonnement : « la seconde partie de saison 2019 de Danilo Petrucci était inférieure à nos attentes et aux siennes. Après un départ positif qui l’a vu gagner au Mugello il s’est perdu puis a eu du mal à retrouver sa compétitivité, ce qu’il a d’ailleurs admis » commence Ciabatti.
« Certes, cela n’a pas joué en sa faveur, tout comme la diffusion de COVID-19, qui a conduit au report du championnat. Parfois, cependant, il y a des moments où des décisions doivent être prises, avec le risque qu’elles soient erronées, mais il faut quand même choisir ». Et le choix a donc été Jack Miller : « ce n’était pas un choix facile, mais nous sommes convaincus de notre décision. L’évaluation a été faite sur la base du potentiel du pilote et de ce qu’il peut encore exprimer. Jack n’a que 25 ans, à certains égards, il peut déjà être considéré comme un vétéran du MotoGP, mais nous sommes d’avis que c’était le bon moment, étant donné que la moto officielle peut lui donner une motivation supplémentaire ».
Car sur une Ducati rouge, il faudra être plus concentrés et constant que sur une Ducati blanche… « Nous attendons de lui que, ayant une moto officielle, il démontre une plus grande continuité de performance. Dans certaines situations, il a peut-être manqué de constance, mais en même temps, nous sommes convaincus qu’il peut aller combler ces lacunes en se battant pour le podium dans toutes les courses. Cela s’applique à lui, ainsi qu’à tous les pilotes officiels Ducati ».
« Dovizioso ? Nous avons la meilleure moto du paddock »
Puisque l’Italien ouvre le débat, il faut bien parler des négociations avec Dovizioso. Qui risquent de durer et de tourner à la guerre des nerfs. En effet, Ciabatti reste ferme sur ses positions et convaincu qu’il a la main sur son triple vice-champion du monde : « l’objectif de Ducati et, je pense aussi celui d’Andrea, est de continuer ensemble. Nous traversons actuellement une période économique compliquée, surtout si nous tournons notre regard vers septembre. Je ne veux pas être catastrophiste, mais nous avons des mois très compliqués sur le plan financier ».
« À ce stade, je pense qu’il est correct de se confronter la réalité actuelle. Je pense que cela est clair pour toutes les parties impliquées dans la négociation entre Ducati et Dovi, en essayant évidemment de trouver un accord raisonnable ». Qui arriverait quand ? « Pour le moment, il n’y a pas de délai pour résoudre la situation, même si le tableau général est suffisamment clair pour parvenir à un accord à court terme. Nous ne sommes pas pressés, aussi parce que nous pensons avoir la moto la plus compétitive dans le paddock. Les cartes sur la table sont claires pour tout le monde et, par conséquent, il n’y a pas de délai ».
Une démonstration faite sur le site GPOne, qui a réussi à arracher un sourire presque d’aveux au directeur sportif au sujet de Jorge Martin… Une nouvelle carte dans le jeu de Ducati qui poussera Bagnaia à vite signer avec Pramac, et Johann Zarco à s’adapter non moins rapidement à la GP19…