« Qu’ils me haïssent pourvu qu’ils me craignent » disaient l’empereur romain Caligula en son temps et cette approche pourrait aujourd’hui tout aussi bien être revendiquée en MotoGP par un Marc Marquez sur lequel la pression ne se relâche pas depuis le Grand Prix du Portugal, comme le montre cette intervention de Paolo Ciabatti. Une compétition où il était adulé depuis le samedi avant ce virage 3 abordé le dimanche après-midi où il a d’abord percuté Jorge Martin avant de torpiller Miguel Oliveira. De ce carnage, Jorge Martin sort avec une cheville et un orteil mal en point mais encore fonctionnels, tandis que le pilote Honda et le Portugais seront forfaits ce week-end en Argentine. Mais même absent, l’octuple champion du monde fait parler de lui.
Et Marc Marquez sera d’autant plus un sujet de conversation dans le paddock que Honda a fait logiquement appel de la seconde décision des commissaires de la FIM mentionnant que sa pénalité de deux « long pap » devra être purgée au prochain Grand Prix auquel il participera. Et non lors du Grand Prix d’Argentine, une mention d’abord validée par les officiels dont on va finir par vraiment se demander s’ils sont à la hauteur de la situation. Si Honda gagne en appel, et la marque à tous les arguments pour être favorablement entendu, il n’y aura plus de doute sur cette question…
Cependant, la sanction du paddock est déjà tombée. De Razlan Razali en passant par Massimo Rivola et certains de ses collègues, Marc Marquez est voué aux gémonies. Le dernier à hurler avec les loups est un Paolo Ciabatti, qui, en foulant le sol argentin pour le meeting de ce week-end a ainsi remis le couvert : « il a mal évalué le freinage, c’était une manœuvre dangereuse », a déclaré le directeur sportif de Ducati à BT Sport dans des propos relayés par crash.net. « Honnêtement, avec tout le respect que j’ai pour Marc, je ne comprends pas comment un pilote avec son expérience commet une telle erreur. C’était dangereux ».
Paolo Ciabatti : « il manque toujours à Johann Zarco sa première victoire en Grand Prix, nous attendons cela avec impatience«
Il faut dire que dans cette affaire, Jorge Martin, qui se présente comme un candidat au titre sur une Ducati, a aussi perdu gros : « Jorge Martin avait le rythme pour rester dans le groupe de tête », a rappelé Ciabatti. « Je ne sais pas s’il aurait été premier, deuxième ou troisième. Mais ce sont des points pour le championnat. Il était de retour après l’accident, essayant de récupérer. Il a commis une erreur et a chuté. Qu’est-ce que je peux dire ? C’est décevant. C’est tout ce que je peux dire » Mais heureusement, l’autre pilote Pramac lui a redonné le sourire… « Je suis heureux de voir Zarco se battre dur. Espérons que ce soit un signe pour le reste de la saison » mentionne l’Italien qui rappelle aussi l‘essentiel : « il lui manque toujours sa première victoire en Grand Prix. Nous attendons cela avec impatience ».
Paolo Ciabatti termine avec un tour d’horizon technique chez Ducati : « cette année, nous avons eu une approche plus conservatrice », a déclaré leur directeur sportif. « Nous avons validé des choses pour améliorer la moto sans s’éloigner de ce que nous avions l’année dernière ». Certes, mais cela ne signifie pas immobilisme pour autant, et ces propos de Gigi Dall’Igna sur le sujet auraient de quoi faire frémir la concurrence… « Les innovations 2023 sont intégrées dans une moto qui a maintenu l’équilibre et la maniabilité. Pecco a magistralement finalisé le travail d’équipe avec une gestion lucide et optimisant les performances avec la maîtrise d’un champion ».
Puis l’ingénieur de Veneto annonce que Ducati ne se repose pas sur ses lauriers et que l’excellente base vue au Portugal fera l’objet d’autres améliorations futures… : « Tout cela est une condition préalable fondamentale aux améliorations spécifiques que nous allons introduire pour la prochaine courses » conclut Dall’Igna.
