Paolo Ciabatti, le patron des sports chez Ducati, s’est fendu d’un petit rappel au règlement avant de prendre ses quartiers sur le Red Bull Ring qui accueillera, ce week-end, un Grand Prix d’Autriche qui marquera la treizième étape de cette saison MotoGP. Une nécessité, apparemment, puisque la rumeur court qu’une campagne avec seulement deux Yamaha ne sera qu’une parenthèse d’un an, avant qu’une nouvelle équipe satellite apparaisse sous la forme d’un grand événement : les retrouvailles avec Valentino Rossi, via son team dont il est le patron, la VR46. Mais cela ne se produira pas…
Lin Jarvis a tout juste sourcillé lorsqu’il a appris que Razlan Razali lui tournerait le dos à la fin de cette saison en lui rendant ses Yamaha M1, pour faire la place à de nouvelles Aprilia RS-GP. Il n’a pas relevé que, sous sa direction, le département course de la marque aux diapasons se retrouvait pour la première fois depuis des lustres seul sur la grille de départ, avec ses deux motos d’usine. Mais pour donner le change, une rumeur a couru qu’il ne s’agirait que d’une pause de 12 mois avant de retrouver un effectif à quatre en 2024. Et de belle façon, puisque Yamaha renouerait avec son Champion du Monde 2004 et 2005, puis 2008 et 2009 Valentino Rossi grâce à son team VR46.
Oui mais non… D’abord, le demi-frère du Doctor Luca Marini a déjà signalé que, pour l’avenir du team, il valait mieux garder des Ducati. Une évaluation qui fait mal au blason Yamaha, autrefois courtisé pour proposer une M1 conviviale mais qui ne se révèle aujourd’hui qu’entre les mains de Fabio Quartararo. Pendant ce temps, la Ducati s’est affirmée comme la moto pour tous…
Et puis, c’était oublié un peu vite qu’il y eu un contrat de passer avec l’usine de Borgo Panigale. Dont les termes sont ainsi rappelés par Paolo Ciabatti sur Speedweek : « nous avons un contrat avec l’équipe VR46 et une obligation qui inclut 2024 », souligne ainsi l’Italien. « Je ne sais pas ce qui se passera après. Ensuite, nous aurons une nouvelle situation. Mais nous sommes actuellement au milieu d’un contrat de trois ans. L’équipe est contente et les pilotes VR46 sont contents des résultats qu’ils obtiennent ».
Paolo Ciabatti Ducati : « Yamaha avait une équipe client et ils l’ont perdue«
Ducati a huit motos sur la grille de départ du MotoGP et avant qu’on ne lui serve ces effectifs comme un reproche, Paolo Ciabatti rappelle comment on en est arrivé là : Ducati n’a fait que saisir les opportunités laissées par la concurrence : « je comprends que ce n’est pas une situation idéale pour le championnat à moyen et long terme si certaines usines ne trouvent pas d’équipe cliente ».
Et il rappelle clairement les faits : « d’un autre côté, Suzuki ne voulait pas d’équipe cliente lorsque nous nous sommes mis d’accord avec Valentino. Et Aprilia n’aurait peut-être pas été aussi attrayante il y a un an. C’est pourquoi nous avons décidé de signer l’équipe de Valentino Rossi. C’est tout ce que je peux dire sur Yamaha. Ils avaient une équipe client et ils l’ont perdue ». Et c’est aussi simple que ça.
Yamaha devra donc se tourner ailleurs que vers Tavullia s’il souhaite avoir une nouvelle équipe satellite en 2024. Pendant ce temps, chez Ducati, on récupère de bons pilotes susceptibles d’assurer l’avenir. Alex Marquez arrivera de chez Honda dans l’antre Gresini où Fabio Di Giannantonnio travaille à son éclosion. Marco Bezzecchi monte quant à lui en puissance et encourage Luca Marini à grandir encore, tandis que Bastianini et Martin entrent dans le club fermé des valeurs sûres.
A propos de la relève, Ciabatti glisse un mot sur Raul Fernandez qui inquiète sur l’avenir du vice-champion du monde Moto2 2021 : « quand nous avons compris qu’il n’obtiendrait pas de libération de KTM s’il ne payait pas de pénalités, nous avons perdu tout intérêt », a expliqué l’homme de Ducati Corse. « C’est dommage car il a un grand talent. Ce qu’il a fait l’année dernière avec ses huit victoires en Moto2 en tant que rookie était incroyable ». KTM semble avoir retenu la leçon d’un Jorge Martin qui s’est échappé de la famille de Mattighofen pour filer vers Ducati en payant une pénalité peu dissuasive puisque estimée à 80.000 euros. Le tarif a augmenté depuis avec Raul Fernandez. Et s’il a découragé Ducati, il y a des chances qu’il n’encourage pas Aprilia…