Et si Fermin Aldeguer montrait que l’histoire n’est pas encore écrite ? Ainsi, la grande majorité du paddock et des observateurs jurent que la grande relève de Marc Marquez est arrivée avec un Pedro Acosta qui, à 19 ans, débutera cette année en MotoGP pour mieux ouvrir l’ère de la nouvelle génération. Peut-être, et on verra dans quelques mois si cette prédiction était juste. Cependant, contrairement aux autres cycles de l’histoire des Grands Prix qui ont vu apparaitre leur phénomène marquant l’époque, celui qui est dans les petits papiers de KTM n’est pas le seul à pouvoir faire ainsi la différence. Un autre, de sa génération et même d’un an plus jeune s’affirme et commence à susciter autant d’intérêt. Il s’agit de Fermin Aldeguer, qui aurait pu se retrouver sur une Ducati VR46 si son actuel patron Luca Boscoscuro n’avait tenu bon sur le contrat signé pour poursuivre en Moto2. En ce sens, l’Italien a montré qu’un accord avec lui avait plus de valeur qu’avec Honda …
Mais on ne parlera pas plus de Marc Marquez ici, ni de Pedro Acosta. On s’attardera bel et bien sur ce Fermin Aldeguer qui a mis sous l’éteignoir la concurrence en fin de saison passée dans une catégorie Moto2 qu’il a découvert à 16 ans, au sein de son équipe actuelle Speed-Up, chère à Luca Boscoscuro.
Ce dernier se félicite d’avoir eu le nez creux au sujet de cette autre pépite espagnole : « j’ai signé le contrat avec Fermin en 2020, et en 2021, il a participé avec nous au Championnat d’Europe Moto2. Je suis heureux qu’il soit désormais devenu un pilote gagnant. Il aurait pu remporter le championnat du monde dès 2022, mais il lui manquait encore l’expérience et la connaissance des tracés. Il avait assez de talent. L’étendue de son talent est incroyable. Je l’ai découvert lorsqu’il pilotait une Yamaha R6 Supersport dans le championnat espagnol ».
Celui qui a aussi été le dernier patron de Fabio Quartararo en Moto2 est habitué à évaluer les talents et assure que le quitter prématurément pour poursuivre ailleurs dans la même catégorie ne réussit pas au déserteur, preuve à l’appui … « Les pilotes qui me quittent voient alors leurs résultats se dégrader. Aron Canet a réalisé cinq podiums avec moi en 2021, mais il voulait vraiment une Kalex. Mais il n’a pas gagné de course depuis deux ans ».
Pour Luca Boscoscuro, Fermin Aldeguer est incontournable car « la qualité du pilote fait la différence »
Reste qu’il n’a pas lâché Aldeguer pour le laisser filer en MotoGP. Car il veut faire aussi gagner ses propres motos en Moto2, une catégorie où il doit faire face à 26 Kalex … Mais pour l’Italien, l’essentiel est ailleurs : « le budget n’est pas crucial. La qualité du pilote fait la différence. Si le pilote n’est pas rapide ou n’a aucune idée de la technologie, vous n’avez aucune chance. C’est la qualité du pilote qui compte, pas la quantité de motos. À quoi me servent 26 pilotes s’ils ne gagnent pas ? Ce n’est pas facile d’avoir les meilleurs pilotes. Mais avec des pilotes moyens, cela ne sert à rien ».
Il était donc primordial de garder Aldeguer en pilote de pointe. Et Alonso Lopez en couverture. Car ce dernier a un handicap … « Le problème d’Alonso, c’est son poids, il pèse 81,6 kg. C’est trop pour le Moto2. Et s’il perd du poids, il perd de la force et de l’énergie, alors tout ne va plus à 100 % dans sa tête » déclare Luca Boscoscuro dans une interview à Speedweek. « Normalement, un pilote mesurant 180 cm devrait peser entre 67 et 70 kg. Sinon, il mènera une bataille perdue d’avance contre des pilotes qui pèsent 65 kg, équipement compris ».
On rappellera qu’en 2024, deux autres Boscoscuromoto seront sur la grille de départ du Moto2 avec Ai Ogura et Sergio Garcia, dans la nouvelle écurie MTHelmets MSi qui a pris la place du team de Sito Pons.