Le succès que connait actuellement Aprilia avec son pilote depuis 2017 Aleix Espargaró est actuellement un sujet de réflexion dans un paddock qui raisonne à très court terme. Entendez par là qu’il vaut mieux ne pas tarder pour obtenir de bons résultats et ainsi convaincre lorsque l’on est un pilote, sinon, la vérité du jour peut vite tourner au mensonge du lendemain. A ce rythme infernal, on a vu des carrières prometteuses broyées. Celle de Raul Fernandez, par exemple, vacille. Autant de cas qui ont inspiré un Sam Lowes qui sait de quoi il parle puisqu’il est passé dans la déchiqueteuse Aprilia, au temps des vaches maigres à Noale…
Sam Lowes est un vétéran qui a survécu à un retentissant échec en MotoGP en 2017, sa seule année à ce niveau, alors au guidon d’une Aprilia qui était loin de celle qui revendique déjà cette saison pas moins de six podiums. L’Anglais a réussi à revenir en Moto2 et à y rebondir, une catégorie où il y finira sa carrière. Mais Aleix Espargaró est resté sur la RS-GP, et on voit le résultat en 2022. De quoi se forger une certitude, et voici celle de celui qui compte neuf victoires de carrière dans l’antichambre de l’élite, exprimée dans un entretien sur crash.net : « ce sport est axé sur les résultats. Si vous n’obtenez pas de bons résultats, c’est fini. De nos jours, si quelqu’un ne se produit pas immédiatement, il est simplement remplacé. Fidèle à la devise : au suivant ! ». Il ajoute : « pour moi, ils jugent trop vite ».
Sam Lowes décline ensuite son point de vue en détail : « vous pouvez apprendre de l’exemple d’Aleix Espargaró de l’année dernière et de cette saison qu’il ne faut pas constamment échanger des personnes ou d’autres choses. Rester longtemps avec les mêmes personnes et pilotes est payant. Aprilia se porte bien, la moto a l’air très solide. Aleix a toujours été un travailleur acharné, il est génial ».
L’actuel pilote Marc VDS pourrait se citer en exemple, lui qui n’a pas fait long feu chez Aprilia, mais il préfère prendre un cas concret plus contemporain : Raul Fernandez. Il dit : « Remy Gardner et Raul Fernandez ont été fantastiques l’an dernier. Ils ont très bien roulé en Moto2, ils ont été un défi pour tous les autres pilotes. Maintenant, il semble qu’au moins l’un d’entre eux perdra la place. Ce n’est pas correct, car il y a d’autres gars qui se battent pour des victoires sur une Ducati privée, même si l’année dernière, ils n’avaient aucune chance avec les mêmes machines ».
« Le potentiel de Maverick Vinales est énorme, Aprilia l’a reconnu«
« En Moto2, nous roulons tous sur les mêmes motos. Je pense que les équipes doivent prendre les pilotes puis les engager pour deux ans afin qu’ils aient une chance d’évoluer », dit le pilote de 31 ans. « Les équipes qui empruntent cette voie feront mieux ». Et pour appuyer sa théorie, il avance un autre exemple, celui de Maverick Viñales : « nous savons tous que Viñales est l’un des meilleurs pilotes du monde. Vous ne pouvez pas dire le contraire, et il a le CV qui va avec. Bien sûr, il a eu des problèmes, des mauvais jours, mais la course est difficile. Les mauvais jours aggravent les choses ».
Et il conclut : « le potentiel de Maverick est énorme, Aprilia l’a reconnu. Dans les données, vous pouvez voir comment il roule et comment ses commentaires y correspondent. Ce sera très important pour l’équipe dans les années à venir ». Bref, Aprilia a tout juste et KTM est dans l’erreur.