En effet, cela peut paraître étrange, mais le Grand Prix
d’Indonésie prévu à Lombok sur le circuit de
Mandalika ne sera pas le premier. Au milieu des
années 1990, le paddock s’est déjà rendu sur l’archipel à deux
reprises.
Le circuit de Sentul, situé sur la partie Ouest de l’île de Java
fut dessiné au début des années 1990. L’idée était simple : essayer
d’accueillir la Formule 1 en Asie du Sud-Est. Pour le moment, le
pays ne disposait que d’un tracé précaire situé au Nord de la
capitale Jakarta.
Le président Soeharto, favorable à cette idée,
finalise alors le projet à Sentul dans le courant de l’année 1993.
Malheureusement, l’aspect trop étriqué et court (initialement conçu
plus grand mais raccourci à cause de la rivière adjacente) le rend
inapte à accueillir la Formule 1, objectif premier des instances
indonésiennes.
En revanche, le championnat du monde Superbike est
intéressé ! De 1994 à 1997, le mondial WSBK y
pose ses valises, rapidement rejoint par les Grands Prix motos.
C’est à cette période que la DORNA décide de se pencher sur ce
nouveau marché à gros potentiel. En effet, la moto est l’un des
moyens de transports privilégiés dans cette partie du monde ;
il n’est donc pas difficile de drainer des enthousiastes, le
Grand Prix de Thaïlande en est la preuve.
Vendu ! En 1996, l’Indonésie aura son Grand
Prix, sponsorisé par Marlboro. En 125cc, l’Aprilia de
Masaki Tokudome gagne d’un rien face à la Honda de
Haruchika Aoki, le plus jeune de la famille.
L’inévitable Tetsuya Harada réalise un véritable
hold-up en quart de litre, imposant la seule Yamaha compétitive du
plateau ! Max Biaggi, spécialiste de la
catégorie, est deuxième. Ralf Waldmann complète le
podium.
Côté 500cc, l’inévitable Mick Doohan s’impose de
nouveau et file vers un troisième sacre mondial. Suivent
Alex
Barros, lui aussi sur Honda et Luca
Cadalora, seul représentant bien classé de Yamaha Le
mondial remet ça en 1997 ! En revanche, le Grand Prix est
cette fois déplacé en fin de saison.
Le jeune Valentino Rossi, tout juste champion du
monde, prend les commandes de la course 125cc, tandis que son rival
de toujours Max Biaggi s’impose en 250cc. Notons
la belle 3e place de notre Olivier
Jacque national durant cette course. Coup de
tonnerre en 500cc ! Mick Doohan, sur une série de 10
victoires consécutives, se laisse cueillir par Tadayuki
Okada sur la ligne pour moins d’un dixième. Pas de mal, il
était déjà titré à quatre courses de la fin. Du Doohan dans le
texte.
Il s’agit de la première victoire en 500cc de celui qui est sans
doute le plus grand pilote nippon de tous les temps. Puis survient
la terrible crise économique asiatique de 1997 et
l’arrêt du Grand Prix. L’Indonésie n’échappe pas à l’éclatement de
la bulle et souffre, comme bon nombre de pays du Sud-Est asiatique.
Le pays passe son tour.
Cependant, difficile de rentrer de nouveau après être sorti. De
plus, Sepang, le bijou de Tilke,
ouvre en 1999 et offre de bien meilleures installations dans le
pays voisin : la Malaisie. C’est la fin… jusqu’en
2017 ! En effet, un nouveau tracé
« urbain » était dans les tuyaux depuis cette date. L’on
a d’abord pensé à un retour à Sentul, toujours en
activité, mais les fonds manquent pour le mettre à niveau.
Depuis 2015, un tout nouveau circuit se voulant
« routier » (même s’il n’en a que le nom) est en
construction à l’Est, dans la province des Petites îles de la Sonde
occidentale, plus précisément sur l’île de Lombok.
Mandalika est ouvert en 2021, directement étrenné
par le Superbike.
Officiellement au calendrier MotoGP 2022, les pilotes ont pu le
découvrir cet hiver, ainsi que sa piste particulièrement sale. Mais
qu’à cela ne tienne ! Les autorités sont actuellement en train
de tout mettre en œuvre pour que tout se déroule pour le mieux,
« améliorant » routes et bidonvilles.
Attention au décalage horaire ! Rendez-vous tôt dans la nuit pour
les petites catégories et à huit heures pour la MotoGP. Que
pensez-vous de cette nouvelle implantation dans cette partie du
monde ? L’attendez vous avec impatience ? Dites le nous en
commentaires