Durant cette saison 2020, on n’a pu constater de réels progrès effectués sur sa Honda par Takaaki Nakagami. Hélas pour lui, il n’a pu les concrétiser en résultats concrets et probants. Mais le Japonais du monde d’après est différent de celui du monde d’avant. Comment s’est effectué ce changement ? Par des cours du soir et une récitation la plus parfaite possible d’une référence. Nakagami nous explique tout ça…
Cette saison, il y a eu pléthore de révélations et parmi elles, un Nakagami plus incisif, se présentant comme un solide candidat au top 5. Une révélation pour ce Japonais qui se décrit ainsi très modestement : « je n’ai pas de titre, je n’ai jamais inscrit de victoire, ni même de podium en MotoGP. J’en suis à ma troisième année et je n’ai pas encore obtenu de résultats trop probants ». Ce serait pour un entretien d’embauche, le Japonais serait son propre ennemi…
Mais il ajoute : « j’essaie toujours de m’améliorer, que ça soit en matière de pilotage ou de setups à proprement parlé. Je consultais déjà les datas des autres et tout particulièrement celles de mon coéquipier, mais jusqu’à présent je n’avais pas trop joué sur mon style. Je jette systématiquement un coup d’œil car il y a toujours des domaines où on peut progresser ».
Et dans le domaine de l‘étude, Nakagami a trouvé matière à étudier, en accédant aux datas de Marc Marquez. Une manne, un trésor, qu’il a mis à profit pour se remettre fondamentalement en cause : « j’ai réalisé que je devais absolument changer ma manière de piloter, ce que je n’avais pas pu faire cet hiver à cause de ma blessure. J’ai donc prêté attention aux datas de Marc, qui a gagné énormément de courses fin 2019 et j’ai noté tout un tas de choses, notamment au freinage, en milieu de virage, en sortie… »
Nakagami : « je me suis demandais comment il faisait »
De sa lecture, il en a tiré cette impression : « la moto était la même et pourtant, les graphiques étaient radicalement différents. La première fois que j’en ai eu connaissance, je me suis demandais comment il faisait. Mais Takeo m’a ensuite expliqué avec précision les différentes techniques. Et à partir du moment où j’ai vu comment il stoppait la moto, je me suis dit que je devais faire pareil. Alors effectivement, ce n’est pas facile de copier. Mais je me devais d’essayer, sinon quoi j’allais faire aussi bien que la semaine précédente. J’avais le visuel bien en tête et à un moment donné, j’ai senti que j’avais mis le doigt sur quelque chose ».
Et la lumière fut… « D’un coup, j’arrivais à freiner net la moto, tout était devenu plus simple dans les virages. C’était un pari risqué, mais au Grand Prix d’Andalousie, j’ai terminé quatrième, tout près du podium. C’est alors que j’ai compris que je ne devais pas revenir en arrière. Désormais, je n’y pense même plus tellement c’est naturel ». Hélas, Nakagami a eu des opportunités, mais il les a gâchées. Il reste encore du travail à faire pour améliorer sa présentation en MotoGP.