Nadia Padovani a repris avec courage et détermination les rênes de l’écurie éponyme de feu son époux Fausto Gresini, emporté par la Covid 19. Une mission avant d’être une vocation et cette noblesse de l’approche a ruisselé sur la gouvernance de cette équipe satellite Ducati qui a joué le titre face à l’usine Ducati l’an passé avec Bastianini. Elle reste protagoniste du MotoGP cette saison avec Alex Marquez, et s’annonce clairement comme l’épouvantail de la prochaine avec le recrutement de Marc Marquez. Nadia Padovani, parce qu’elle vient aussi d’un autre horizon, n’est pas du genre impressionnable, et elle l’a fait savoir à qui de droit …
Pour comprendre l’histoire de Nadia Padovani, il faut s’arrêter sur ses propos, recueillis par GPOne : « avant de prendre les rênes de l’équipe, je gérais ma famille. J’étais juste la femme de Fausto qui, avant tout cela, avait quitté son travail d’infirmière pour s’occuper de nos quatre enfants ». Elle a su dans le box consoler de la grande perte de Fausto et souder autour de la cause, le tout dans une ambiance familiale qui a été la valeur recherchée par Marc Marquez au moment de son choix historique dans le milieu.
Sur cet aspect, la patronne commente : « nous sommes une famille et on chouchoute vraiment les pilotes, le professionnalisme réside même dans ces petites choses. On a aussi fait les bons choix, comme celui de prendre Alex Marquez. Mais je tiens à préciser que je ne me serais jamais permis de lui demander de parler à Marc, de la manière la plus absolue. C’est clair qu’il y a eu une harmonie immédiate avec Alex et entre les frères il est possible qu’ils en aient parlé ».
Elle ajoute : « se sentir bien psychologiquement dans un groupe est important, alors c’est clair qu’on a la moto de l’année précédente, et ce sera la même chose l’année prochaine, cependant, nous avons souvent réussi à obtenir d’excellents résultats. La moto n’est pas le seul rouage, nous avons une équipe de professionnels, des chefs d’équipe aux mécaniciens, dans ce domaine. Des commentaires sur nous circulent et si quelque chose n’allait pas, un pilote comme Marc ne serait pas venu vers nous ».
Nadia Padovani : « j’aime penser que Fausto de là-haut a aligné les planètes pour que tout cela se réalise »
Un mouvement et un aboutissement qu’elle a encore du mal à réaliser : « quand cela a commencé à se concrétiser, nous avons évidemment eu l’occasion d’en discuter, mais à ce moment-là, nous étions déjà en train de finaliser la transition. Je lui ai demandé si c’était vrai, je voulais le toucher pour être sûr ! Même maintenant, je pense que je n’ai pas encore pleinement réalisé ce qui s’est passé ».
Maintenant attention : Nadia Padovani a aussi de l’autorité : « mauvaises humeurs possibles chez Ducati avec l’arrivée de Marc Marquez ? Nous sommes une équipe indépendante, nous choisissons les pilotes. Il y a ceux qui disent que c’était de la chance, mais ce n’est pas le cas. Ce furent des années de travail acharné au cours desquelles nous avons fait les bons choix. Les obstacles ne manquaient pas, si Honda n’avait pas laissé Marc partir, nous n’aurions jamais pu l’emmener avec nous ».
Puis elle termine : « j’aime penser que Fausto de là-haut a aligné les planètes pour que tout cela se réalise ». Et elle n’oublie pas la conséquence collatérale de tout ça : « j’étais désolé d’avoir à abandonner Fabio Di Giannantonio, un pilote que mon mari avait amené au championnat du monde et qui a grandi avec nous ».