Après l’accord conclu entre son employeur actuel Tech 3 et KTM, Johann se retrouve à la croisée des chemins pour la saison suivante. Certaines portes sont déjà fermées, tandis que d’autres s’ouvrent avec plus ou moins d’intérêt. Alors que les négociations vont actuellement bon train, bien que le premier Grand Prix n’ait pas encore eu lieu, voyons quelles sont les possibilités qui s’offrent à Zarco.
Yamaha : Non
Johann veut une moto d’usine, et les deux Yamaha sont attribuées. Maverick Vinales a déjà signé, et Valentino Rossi a clairement fait comprendre au Qatar qu’il signerait quand il le déciderait personnellement, mais que sa présence en 2019 et 2020 ne fera aucun doute.
Aprilia : Non
En 2015, Alvaro Bautista terminait dixième en Angleterre pour la saison inaugurale de la RS-GP. Il finissait septième à Sepang et Phillip Island en 2016, et son coéquipier Stefan Bradl septième en Argentine. Aleix Espargaro a terminé sixième en Aragon en 2017. On voit mal Johann intéressé par une machine aussi peu compétitive.
Suzuki : Très peu probable
Après 14 Grands Prix désastreux en 2017, Suzuki a sorti la tête de l’eau en fin de saison avec les quatrièmes places d’Andrea Iannone à Motegi et d’Alex Rins à Valence. La GSX-RR 2018 semble meilleure, mais difficile à comparer pour le moment aux Honda RC213V et Ducati GP18.
D’autre part, Suzuki avait établi un pré-accord avec Zarco l’an dernier, puis ne l’a pas respecté par la suite en préférant Alex Rins au Français. La confiance de Zarco en Suzuki est donc très limitée.
Ducati : Très peu probable
La GP17 a eu le vent en poupe la saison dernière, capable avec Andrea Dovizioso de défier Marc Marquez jusqu’au dernier Grand Prix chez lui à Valence. Sur le plan technique, ce serait une bonne option pour Johann. Mais le triumvirat Luigi Dall’Igna-Paolo Ciabatti-Davide Tardozzi ne fait pas mystère qu’il souhaite conserver ses deux pilotes actuels.
Dovi fait manifestement l’affaire, et Jorge Lorenzo a depuis de nombreuses années la confiance, l’estime et l’affection de Dall’Igna. Un échec de l’Espagnol serait une faillite personnelle pour Gigi. Toujours chez Ducati, il restera une troisième moto d’usine chez Pramac (celle de Danilo Petrucci) mais le salaire n’est pas le même que pour les pilotes du team officiel.
KTM : Possible
Le constructeur autrichien progresse à la vitesse de l’éclair et dispose de tout ce dont il a besoin pour gagner : l’expérience, la motivation, la compétence, le talent, l’argent de Red Bull et un personnel très qualifié. Il va engager quatre motos d’usine à partir de 2019, deux au sein de l’équipe officielle et deux chez Tech 3. Dans le team varois, Zarco est comme chez lui, alors pourquoi changer une équipe qui gagne ? Le team d’usine autrichien proposera certainement une rémunération plus élevée.
Honda : Possible
Chaque année, on se demande qui va remplacer Pedrosa chez Repsol Honda, et tous les ans Dani remonte sur la selle de Dani. Pourquoi pas quelques années de plus, puisque cela semble convenir aux décideurs que sont Honda, Repsol et Dorna. Le nouveau team manager Alberto Puig n’est pas un supporter inconditionnel de Dani (qui l’a viré jadis), mais ce n’est pas lui qui paie, donc pas lui qui décide.
Pedrosa apporte une certaine tranquillité d’esprit à Marc Marquez parce qu’il ne le battra jamais, alors que le Champion du Monde en titre s’est dit lui-même inquiété par Zarco.
Marc et Johann dans la même équipe, cela pourrait faire des étincelles sur la piste. Et avec le recrutement de Zarco, Marquez pourrait ressentir un manque de confiance, une trahison de la part de Honda. Il reste la troisième RC213V d’usine, confiée à Cal Crutchlow aux bons soins de l’équipe LCR de Lucio Cecchinello. Ce ne sera probablement pas la priorité de Johann.
La cohabitation avec Marquez, on l’a vu, ferait certainement des étincelles. Mais elle aurait l’avantage pour l’équipe Repsol Honda de disposer d’un top pilote valide si l’autre se blesse. Et l’on a déjà vu dans le passé la meilleure équipe disposer des deux meilleurs pilotes du moment, comme MV Agusta en 500 avec Giacomo Agostini et Phil Read de 1972 à 1974, Yamaha en 500 avec Eddie Lawson et Wayne Rainey dans le team de Kenny Roberts en 1990, Mick Doohan et Alex Criville chez Repsol Honda en 500 de 1995 à 1999. Le dernier duo ultra-performant de l’histoire récente a été constitué de Valentino Rossi et Jorge Lorenzo, tumultueux coéquipiers de 2008 à 2010 (Fiat Yamaha Team), puis de 2013 (Yamaha Factory Racing) à 2016 (Movistar Yamaha MotoGP).
Photos © Z&F Grand Prix School