Franco Morbidelli est en vacances depuis la fin du Grand Prix d’Allemagne, mais c’est bien malgré lui. Un genou blessé depuis des lustres a fini par atteindre son taux d’usure et il a donc fallu qu’il en passe par une révision qui le tiendra éloigné de sa Yamaha Petronas jusqu’à Misano. L’italo-brésilien a donc de quoi phosphorer pendant encore quatre Grand Prix avant de retrouver les siens pour un avenir encore incertain. Ce sera chez Yamaha, certes, mais sous quelles couleurs ? En attendant, voici ses dernières réflexions, dignes d’un personnage qui détonne dans le paysage des Grands Prix…
Franco Morbidelli a lancé une série où il a décidé de nous parler de ses pensées profondes. Le titre est évocateur puisqu’il mentionne une visite dans sa « caverne » sous le sceau de l’équipementier Dainese, et on retiendra son approche de la moto comme la définition de sa passion. Un amour profond, mais qui n’est pas fou puisqu’il en définit la limite. Laquelle ? Avant de la dévoiler, le vice-champion du monde 2020 exprime la force qui l’anime : « la moto est un sport qui en soi vous procure une quantité incroyable d’adrénaline. Il n’est pas absolument nécessaire de courir pour ça. Monter sur une moto, parcourir les lignes droites à grande vitesse et essayer de prendre les virages le plus rapidement possible vous donne juste une montée d’adrénaline ».
Il ajoute : « cela pourrait être comparé au parachutisme ou au ski à grande vitesse. Mais la moto a un charme très particulier car elle fait du bruit, elle est mécanique, vous vous asseyez dessus… Presque comme si vous étiez un chevalier des temps modernes ». Une noblesse des armes qui a aussi son écueil : le danger. Sur ce point, c’est un autre Morbidelli qui surgit : « de l’extérieur, c’est peut-être un élément qui rend l’attrait plus grand, mais pas pour moi. Le danger est l’un des inconvénients du sport moto. Malheureusement, c’est dangereux ».
Morbidelli : « je me considère chanceux d’être né à un époque où les normes de sécurité sont élevées »
Un sujet qu’il développe : « dans les années 1970 ou 1980, lorsque les pistes étaient beaucoup plus dangereuses, la situation dans son ensemble était beaucoup plus difficile et les vêtements de protection et la technologie autour du pilote étaient encore moins avancés ». Une préoccupation qui aurait joué sur sa vocation : « je ne sais pas si je serais devenu pilote de course. Je me considère chanceux d’être né à une époque où les normes de sécurité sont élevées. Parce que quand je tombe, ça fait généralement assez mal, mais j’ai toujours envie et je peux remonter avec la même intensité et la même passion qu’avant, sans avoir peur ».
Morbidelli est donc un homme rationnel. Et cela transparait aussi lorsqu’il se définit : « je suis un gars simple qui est né dans une grande ville comme Rome, mais qui a déménagé dans un très petit village très tôt », a déclaré l’Italien d’origine brésilienne, faisant référence au déménagement à Babbucce dans la municipalité de Tavullia. « J’aime les choses simples : me promener avec des amis ou jouer au football, juste passer du temps ensemble. J’aime rester dans mon coin, dans ma zone de confort. Je suis un gars calme, je recherche le calme et la sérénité. Mais parfois, je suis aussi capricieux ».
Et puis il fait cet aveu : « je ne dirais pas que je suis un fan de curling en particulier, mais parfois je le regarde », a révélé le pilote Petronas Yamaha de 26 ans. C’est vrai que là, côté danger, on est préservé.