Cal Crutchlow commence décidément mal sa vie de pilote dans le monde d’après. Cette saison en MotoGP est en effet la pire qu’il n’ait jamais connue, ce qui tombe très mal car il doit convaincre qu’il est encore bon pour le service alors que Honda lui a déjà signifié son congé. L’Anglais clame à qui veut l’entendre que sa motivation est intacte et qu’elle n’est donc pas le reflet de ses actuels piètres résultats. Jusque-là, on les mettait sur le compte d’une RC213V encore plus indomptable que la précédente. Aujourd’hui, on apprend que le physique ne suit pas non plus. Ce qui n’est pas encourageant pour un recruteur…
A Jerez. Cal Crutchlow avait noté que ses avant-bras avaient du mal à suivre et il avait mis ça sur le compte d’un scaphoïde récemment opéré, l’obligeant à compenser physiquement sur la moto une convalescence en cours. Mais le temps a démontré que le syndrome des loges était bien là. Un mal bien connu du pilote LCR : « je ne me souviens pas combien de fois j’ai opéré ce problème » rappelle l’Anglais. « La dernière fois me semble avoir été en 2014. Avant cette saison, je n’avais plus de problèmes, mais j’ai souffert à Brno, puis dans la deuxième course en Autriche ».
Il a donc fallu regarder ça de près, et le diagnostic a été sans appel : « les examens ont montré qu’il y avait une forte compression du muscle, alors j’en ai parlé avec Lucio Cecchinello, Alberto Puig et le Dr Mir et nous avons accepté d’opérer après le Grand Prix en Autriche ».
« J’espère courir, mais je ne sais pas ce qui va se passer »
C’était aussi la seule fois où Crutchlow pouvait accomplir cette opération en raison d’une pause de deux semaines dans un championnat tout aussi compressé… Mais voilà, le retour se révèle compliqué : « cela dépend de la façon dont votre corps réagit, cela peut prendre quelques jours » explique Crutchlow. « Mais le muscle de mon bras était très endommagé, ils ont dû ouvrir la gaine. Le dernier pilote qui avait fait une intervention de ce genre était Pedrosa en 2015 et il a été à l’arrêt pendant six semaines. Moi je vais essayer de courir après deux ».
« J’espère courir, mais je ne sais pas ce qui va se passer. Je ne me suis pas caché, le problème est que le fluide sort, ce qui est bien, mais pas pour aller piloter une moto et il n’y a aucun moyen de l’arrêter. J’ai pratiquement un trou dans la cicatrice d’où il sort, je peux voir mon muscle, les dommages internes étaient importants » détaille l’équipier de Nakagami.
« Tout le monde m’a dit : pourquoi n’obtenez-vous pas de bons résultats ? Peut-être commencent-ils maintenant à le comprendre » ajoute l’ancien Champion du Monde Supersport. « Malheureusement, après une opération comme celle-ci, le corps peut réagir de différentes manières et mon bras a 15 ans de course sur les épaules. Ces dernières semaines, j’ai fait tout ce que j’ai pu, physiquement je me sens bien, on verra ce qui se passe sur la moto ».
Cal Crutchlow a néanmoins été déclaré apte par les médecins, tout comme d’ailleurs Pecco Bagnaia qui revient d’un tibia fracturé et opéré depuis Brno…
