Nous avons profité du Grand Prix de Saint-Marin pour demander au très expérimenté Carlo Pernat quel était son favori pour le titre de champion du monde MotoGP 2022.
Sans nommer Fabio Quartararo, toujours leader du classement général avec 32 points d’avance sur Aleix Espargaró et 44 sur un Francesco Bagnaia qui reste sur trois victoires consécutives, nous avons choisi d’opposer les deux côtés des Alpes dans une question simplifiée : Qui sera champion du monde cette année ? La France ou l’Italie ?
Carlo Pernat : « Les couleurs sont presque les mêmes, alors que pour le troisième prétendant, non (rires) ! C’est difficile pour Fabio parce qu’il y a beaucoup de Ducati qui veulent se battre pour le mettre en arrière. Il est tout seul contre tout le monde, avec une moto qui est sûrement un petit peu inférieure à la Ducati ! Mais dans le pilotage, lui, c’est le meilleur, honnêtement ! Il faut qu’il se serve de sa tête. À ce moment du championnat, c’est un problème de tête. De pilotage et de tête. La situation n’est pas facile pour lui. »
Mais, avec Jack Miller qui s’en va, avec Jorge Martín qui n’a
pas été choisi, avec Johann Zarco toujours en quête de sa première
victoire, tout comme Luca Marini et Marco Bezzecchi, est-ce que les
Ducati vont respecter une consigne d’équipe au contraire implicite
ou explicite, ou se partager les succès ?
« Je pense que c’est normal que, quand tu as six ou sept motos
qui sont très fortes, tu fasses un petit peu cette chose. Tu ne dis
pas que tu ne dois pas gagner, non, mais il doit y avoir du respect
entre les pilotes qui cherchent à mettre Fabio en arrière, et c’est
normal. Moi-même, j’ai fait des choses comme ça ! C’est une chance
supplémentaire que Fabio n’a pas : Chez Yamaha, les autres
n’existent pas, chez Ducati, il y a cette chance et c’est normal.
Cela fait combien d’années qu’ils n’ont pas gagné le championnat du
monde ? Depuis 2007 (rires) ! C’est sûr que ce n’est pas facile,
parce que Fabio a toujours beaucoup de points d’avantage : Il va
falloir toujours arriver devant lui, et qu’il ne soit pas deuxième.
Troisième minimum. Mais c’est ouvert ! »
Carlo, il faut se mouiller : La France ou l’Italie ?
« Le cœur, il dit l’Italie, mais Fabio est un ami, et l’amitié,
c’est la France. »