L’officiel Ducati Bastianini a provoqué des réactions mitigées à la suite de son dépassement agressif sur Jorge Martin lors du dernier tour du Grand Prix d’Émilie-Romagne à Misano. Ce mouvement décisif lui a permis de remporter la course, mais a suscité des débats quant à la légitimité de la manœuvre, avec des avis partagés parmi les pilotes et les officiels.
Jorge Martin, leader du championnat, a mené la course pendant 27 tours, repoussant les attaques incessantes de Bastianini. Cependant, dans le dernier tour, Bastianini a propulsé sa Ducati d’usine à l’intérieur de Martin au virage 4. Les deux hommes sont entrés en contact, et Martin a été poussé hors-piste. Bastianini a également dépassé le vibreur en prenant la tête, mais a continué à maintenir son avantage pour franchir la ligne d’arrivée avec cinq secondes d’avance.
Marc Marquez, qui a terminé troisième après la chute de Francesco Bagnaia au 21e tour, a commenté la situation avec une certaine frustration. « J’ai vu une rediffusion », a-t-il déclaré. « Enea était également hors-piste. Donc, pour moi, ce n’est pas bon pour le championnat, compte tenu de nos intérêts. » Marquez a souligné que, selon lui, Bastianini aurait dû perdre sa position, car il a lui aussi quitté la piste pendant le dépassement. « Lorsque vous faites un dépassement agressif, lorsque vous êtes à l’intérieur de la piste, ce n’est pas un problème. Mais quand vous sortez de la piste, cela signifie que vous devez perdre une position. »
"I was a bit on the limit with the front but in the end I closed the corner" @Bestia23 talks through the last lap move 🎙️#EmiliaRomagnaGP 🏁 pic.twitter.com/k0dbK4t2fx
— MotoGP™🏁 (@MotoGP) September 22, 2024
Les commissaires tranchent en faveur de Bastianini
Les commissaires ont décidé de ne pas mener d’enquête sur cette manœuvre, estimant que le dépassement était dans les limites du règlement. Cette décision a suscité des réactions partagées. Bien que Martin ait accepté la situation avec sportivité dans le parc fermé, il a clairement exprimé son désaccord, considérant que le mouvement de Bastianini était trop agressif et méritait une sanction.
Simon Crafar, futur commissaire et ancien pilote, a apporté un éclairage intéressant sur cet incident. « J’aurais été en colère si j’avais été la victime… Personnellement, j’ai adoré ! C’était une course vraiment difficile ! » Crafar a défendu l’importance de conserver une certaine agressivité dans les courses, en particulier sur les sections plus lentes du circuit où les dégagements permettent de minimiser les risques. « Si les commissaires suppriment cela et rendent illégal le dépassement sur la partie la plus lente et la plus sûre, là où il y a des dégagements, alors nous nuisons à la course. »
Et il fait ce distinguo essentiel : « en tant que pilote, vous pouvez réussir un dépassement sur la partie la plus lente, pousser le gars au large, mais pas le faire tomber »
Avec cette victoire, Enea Bastianini a pris une avance d’un point au championnat sur Marc Marquez, et se rapproche également de Jorge Martin et Pecco Bagnaia. Bien que cette manœuvre ait divisé, elle souligne l’intensité de la compétition et les enjeux élevés de chaque course, surtout en cette fin de saison où chaque point compte.
Le dépassement de Bastianini à Misano restera sans doute l’un des moments marquants de la saison 2024. S’il a offert un spectacle palpitant aux spectateurs, il a aussi relancé le débat sur les limites des manœuvres en course. Les avis divergent sur la façon de gérer ces situations, entre ceux qui prônent une plus grande tolérance pour le spectacle et ceux qui appellent à une stricte application des règles pour garantir la sécurité et l’équité. Quoi qu’il en soit, la tournée asiatique s’annonce passionnante, avec des pilotes déterminés à tout donner pour le titre mondial.
MotoGP, Misano 2, : course classement
