Chez Ducati, c’est le sujet qui fait débat. Il s’agit du fameux pneu avant dur que les pilotes du team usine ont choisi dans les derniers instants, tandis que d’autres prenaient le medium. C’était le las cas de Bastianini à la fin de course échevelée sur sa GP19 qui l’a porté jusqu’au podium. Et c’était aussi le conseil de Valentino Rossi à son illustre élève de l’académie qui était condamné à vaincre ou périr pour garder ses dernières chances de titre jusqu’à l’étape suivante de Portimao, face à Fabio Quartararo. Le résultat est que Jack Miller en entame de course et Pecco Bagnaia dans les derniers tours ont perdu l’avant dans le même virage 15. Le choix du pneu dur a-t-il causé la perte des tuniques rouges ?
Avant de se lancer dans le débat, apportons au dossier cette évaluation de Valentino Rossi sur le produit désigné : « pour moi, prendre le dur avant était très dangereux aujourd’hui. J’ai essayé d’avertir Pecco, mais il l’a finalement mis. Ce pneu est comme ça. Malheureusement, dans le dernier quart de la course, la température a chuté. Il y avait moins de soleil et moins de température et le pneu avant dur est comme ça. Lorsque la température baisse, le pneu cesse de fonctionner et vous finissez par tomber. C’est vraiment dommage car Pecco était le plus rapide de tout le week-end et il pouvait gagner. Il aurait pu garder le championnat ouvert, donc c’était finalement une grosse erreur ».
La parole est maintenant aux intéressés de chez Ducati … « J’ai pris cette décision du pneu dur vers 11h00 lorsque j’ai vu que la température de la piste était de 24 degrés Celsius », explique Miller. « La roue avant s’est bloquée avec le pneu avant medium. C’est arrivé à Jorge Martin quand il est tombé dans le virage 1. Avec le pneu avant dur, le blocage ne se produisait pas tant que ça. C’était la raison principale de mon choix. Il était clair pour nous qu’il fallait être prudent sur le côté gauche pendant les deux premiers tours ».
Miller ajoute : « à 13h00, cela semblait être une excellente idée. Mais quand nous étions sur la grille, le ciel s’est couvert et la température de la piste était à la limite. Je suppose que c’était le cas. Il faisait assez chaud ». Bagnaia complète : « à mon avis, le choix du pneu était bon car il m’a aidé dans la phase de freinage. Le pneu avant médium était pire pour moi que le pneu tendre. Hier et au warm-up, le pneu avant tendre était pour moi à la limite ».
Pour Ducati c’était définitivement le bon choix
Et l’Italien de Ducati ne regrette rien : « le pneu avant dur était le bon choix. Le problème était que je devais attaquer à chaque tour parce que si vous relâchiez un peu sur un tour, le pneu refroidissait et vous pouviez tomber ». Selon Bagnaia, un pneu avant froid n’a pas été la cause de la chute. C’est une petite erreur qui s’est produite car il était à la limite depuis le départ : « ce n’est certainement pas arrivé parce que j’ai perdu ma concentration. J’ai tout donné et je me suis battu pour la victoire. Nous étions très forts et compétitifs. Je suis très satisfait de ma performance. Bien sûr, le résultat est frustrant. Nous aurions mérité plus ».
Après la chute de Miller dans les premiers tours, Bagnaia avait Márquez collé à sa roue arrière tout le temps. A-t-il ressenti cette pression ? « J’ai vu qu’il était derrière moi, mais je savais que mon potentiel était meilleur. C’était la pression, mais pas comme à Aragon ou Misano 1 ». Lorsque Quartararo a finalement descendu la voie des stands en tant que nouveau champion du monde après la course, Bagnaia a été l’un des premiers à le féliciter. « J’ai dit à Fabio qu’il méritait ce titre mondial plus que moi. J’étais dans la même situation cette année que lui l’année dernière. Nous sommes bien placés pour l’année prochaine » termine l’Italien.
MotoGP Misano-2 J3 : classement
Crédit classement motogp.com