Ce vendredi 22 octobre 2021, Johann Zarco a répondu aux questions des journalistes depuis le Misano World Circuit Marco Simoncelli, au terme de la première journée du Gran Premio Nolan del Made in Italy e dell’Emilia-Romagna.
Nous sommes allés écouter (via un logiciel de téléconférence) les propos du pilote français qui figure aujourd’hui à la 5e place du championnat et qui semble avoir apprécié les conditions humides de cette première journée.
Comme à notre habitude, nous reportons ici les paroles de Johann Zarco sans la moindre mise en forme, même si cela est partiellement traduit (vouvoiement en anglais, tutoiement en français).
Johann Zarco : « Bonjour à tous ! Une bonne première journée ! Nous savions qu’il allait pleuvoir mais c’était assez délicat au début malgré les références de la dernière fois, où on avait pu faire quelques tours sur le mouillé, car il faisait bien plus frais aujourd’hui, presque froid, et vous pouvez le sentir avec les pneus. C’est aussi pourquoi quelques pilotes ont chuté. Mais ensuite les choses se sont bien passées pour moi et la fin de séance a été très bonne. J’ai été satisfait de ça, et j’ai même été surpris par le chrono et la différence, donc c’était bien de le prendre. Cet après-midi, il y avait moins d’eau donc il était plus facile d’utiliser le pneu médium, au moins pour l’avant. Mais il bougeait pas mal et je m’attendais à faire une plus grosse amélioration, mais je n’ai pas pu la faire immédiatement. À la fin, la confiance était bonne sur la trajectoire sèche mais peut-être que le pneu arrière ne fonctionnait pas très bien, du moins pour essayer une time attack. Donc le feeling était bon et c’est une bonne confirmation, et si les conditions sont délicates demain il y aura une chance de jouer la première ligne, ce qui est plutôt important. »
Comment cette journée s’inscrit-elle dans
la tendance de la saison ?
« J’ai peiné pendant la deuxième partie de saison et j’ai
clairement raté une belle opportunité pour garder au moins la
deuxième place au championnat. À Austin, toutes les séances étaient
de retour à un très bon niveau. C’est dommage pour la course à
cause de la chute mais le week-end était à nouveau solide. C’est
pourquoi, quand vous arrivez de façon neutre mais frais et motivé
pour ce week-end à Misano avec de bonnes références de la dernière
fois, vous espérez, j’espère, être à ce niveau. Ça vient maintenant
et je l’apprécie simplement, mais je ne peux pas trop espérer à
cause des dernières courses où j’ai peiné. Je pense que le mieux
qui peut arriver, je dois le prendre et l’accepter, car je ne veux
pas avoir à nouveau des problèmes. Nous avons trois courses pour
terminer et toujours une bonne place à jouer au championnat, donc
je prends vraiment ça pour avoir du plaisir, et ce sera la
meilleure façon. C’est pourquoi aujourd’hui c’était simplement un
chrono fantastique ce matin : je le prends et je suis impatient
d’être à demain pour retrouver ce bon feeling. »
Que pensez-vous du relèvement de l’âge
minimum des pilotes en Moto3 et Moto2 ?
« Je pense que cela peut être bien pour la sécurité des
adolescents afin d’éviter de gros accidents et de trop presser les
choses. Nous avons Fabio qui a 22 ans et qui peut être champion du
monde MotoGP donc on peut penser que tout peut arriver avant 20
ans, mais c’est le seul que l’on peut voir comme ça et il n’y a pas
autant de champions que ça. C’est le seul dont on peut voir une
telle carrière et on peut voir que tous les autres essayaient de
faire pareil les rencontres des problèmes carrés n’ont peut-être
pas pris le temps de bien apprendre. 18 ans pour la Moto3, c’est
peut-être un peu tard, car quand vous voyez les pilotes qui ont 16
ans ou même 17 ans, ils sont très forts. Je me souviens que le
règlement est passé de 15 ans à 16 ans. Fabio a pu arriver à 15 ans
car il était champion d’Espagne et c’était une règle spéciale pour
aider. Peut-être que 17 ans serait le bon âge ! Donc je pense
que cela peut être une bonne idée pour prendre en considération
l’apprentissage, car prendre le temps d’apprendre est bien, et on a
pas besoin de tout presser. Et je ne dis pas ça parce que j’ai 31
ans et que j’ai été champion à 25 ans (rires). »
Tu as encore prouvé aujourd’hui que tu
étais dans de bonnes dispositions quand tu roulais sur du
mouillé…
« Parce que j’ai le temps de faire les choses sur le
mouillé ! L’idéal serait d’avoir ce même genre de feeling sur
le sec. Je pense que c’est possible même si sur le sec les
conditions sont clairement différentes. Mais il faudrait trouver ce
même type d’aisance. À force de travailler, ça doit venir. Je suis
donc content de confirmer cette aisance sous la pluie, et que ce
soit un gros niveau d’eau ou qu’il y ait peu d’eau, ça marche bien.
C’est donc important et c’est toujours signe d’une bonne
motivation. Je suis content de ça et c’est pour ça qu’il faut
prendre ce moment avec légèreté pour rester bon
demain. »
Qu’est-ce que ça fait d’arriver à 290 au
bout du virage 10, de freiner et de rentrer comme une mule dans le
virage 11, alors que c’est mouillé ? Ça ne fait jamais peur
?
« Et bien j’ai été surpris d’être déjà à 291 au premier run, et
même après à 295 quand j’ai pris confiance. Content de voir que le
cerveau assimile bien, mais oui, ce qui fait bizarre c’est de se
dire qu’on peut freiner sur l’angle à cette vitesse là. Et même
quand on fait ça, c’est comme ça que ça passe le mieux !
Finalement, quand on arrive à comprendre ça, c’est là que la
catégorie est bonne : Les pneus tiennent vraiment bien ! »
Comment vois-tu la filière de la vitesse en
France ?
« Pour l’instant, il n’y a jamais eu un gros niveau dans
les petites catégories en France, et chaque bon pilote français est
passé par des écoles étrangères. Et ça, la fédération en a marre.
Là, avec un pilote français qui va être champion du monde et moi
également qui étais dans la course au titre, la fédération doit
profiter de cela et doit se servir de ça pour au moins recréer cet
engouement pour les jeunes, ou même peut-être on va dire des
écoles. Sans nous utiliser comme ambassadeurs, parce que à la fois
Fabio et moi sommes occupés à autre chose, mais au moins comme
parrains pour montrer qu’on peut être là de temps en temps pour
apporter de la motivation. Moi, avec le cursus que j’ai eu et avec
ce que j’ai appris en gérant les petits, je pense qu’il y a moyen
de créer quelque chose pour donner du niveau. Après, le top top
niveau comme on peut voir chez les Espagnols et les Italiens, ça ne
se rattrapera pas en un an ou deux ans, mais si on peut créer
quelque chose sur cinq ou six ans, il y a à mon avis moyen d’avoir
un nombre de pilotes intéressants à présenter à la Rookies Cup,
parce que je pense que l’étape très intéressante quand le pilote
est prêt est la Rookies Cup. »
Résultats de la FP2 du Grand Prix d’Émilie-Romagne
MotoGP à Misano :
Crédit Classement : Motogp.com