Miguel Oliveira fait partie de ces pilotes MotoGP d’autant plus méritants qu’ils ne sont pas issus d’un pays où, à l’image de l’Italie ou de l’Espagne, la moto est inscrite dans les gènes de la population.
Pour illustrer ce propos, on se rappellera le regretté mais bien défunt Grand Prix du Portugal à Estoril dont certaines places, lors de sa dernière édition, étaient mises en vente à 2 €…
Il n’est assurément pas le premier dans ce cas (rappelons-nous par exemple Casey Stoner) et, espérons-le, pas le dernier, mais Miguel Oliveira a su surmonter tous les obstacles pour courir en championnat d’Espagne avant de, peu à peu, gravir toutes les marches jusqu’à la catégorie reine, jusqu’à y marquer des points, une première pour un compatriote de Vasco de Gama !
Ce succès isolé dans un sport de haut niveau attire du coup l’attention de tout le pays sur le pilote Tech3… et les Grands Prix.
Une juste récompense pour celui qui, au travers du blog KTM, illustre
les valeurs qui se cachent derrière l’homme : « au niveau
des infos du soir, je suis probablement deuxième derrière Cristiano
(Ronaldo). Au classement général, probablement troisième derrière
Mourinho (entraîneur de football) aussi ! Mais je suis juste là !
C’est une bonne conséquence de là où je suis et de la façon dont
les choses se sont passées. Il y a plus de reconnaissance, mais il
faut juste adapter un peu sa vie. Je ne suis pas le gars qui va
faire la gueule à quelqu’un qui s’approche de moi dans la rue parce
que j’ai aussi été cette personne. J’ai aussi été un petit garçon
qui demandait à Valentino (Rossi) un autographe sur chaque morceau
de papier que j’avais. Je connais ce sentiment, et je sais que s’il
m’avait rejeté, cela aurait eu un impact négatif. Donc, je ne veux
pas faire ça. Les fans vous regardent, et les cinq secondes qu’ils
passent avec vous, c’est la vraie impression qu’ils ont de vous en
tant que personne. C’est assez contraignant mais c’est quelque
chose de plus grand que moi. Je peux être moi quand je suis à la
maison. C’est le travail, et soit tu l’acceptes, soit tu fais autre
chose dans la vie. »
Je vois les gens ici être fascinés par les conséquences d’être
un bon pilote, mais on peut vivre « bien » seulement
pendant quelques années. Je pense que si vous comprenez cela, alors
vous aurez un objectif plus important et les choses pourront se
produire à long terme. C’est comme ça que je vois les choses. Avoir
une bonne influence sur les enfants ou sur ceux qui m’écrivent des
messages disant qu’ils m’admirent, même s’il s’agit d’une vingtaine
de personnes, alors je suis heureux. Si vous pouvez avoir un impact
positif dans la vie de quelqu’un, cela n’a pas de prix. C’est plus
grand que n’importe quel contrat ou voiture de luxe. »
Miguel Oliveira comprend d’autant mieux ceux qui l’admirent que lui même a un modèle célèbre…
« J’ai essayé autant que possible de copier Valentino. J’avais même une boucle d’oreille comme lui ! C’est la vérité ! C’est bien d’avoir un modèle, quelqu’un que l’on peut observer et suivre. Tu peux être ta propre version d’un type que tu admires. C’est très intéressant. »