Mick Doohan est un observateur averti d’un monde des Grands Prix qu’il a marqué de son empreinte. Cinq titres de Champion du Monde et une carrière prolifique lui permettent d’apporter son expertise sur certains sujets. Et sa position de retraité lui donne le temps de la réflexion. Sur motogp.com, il s’est penché sur le déclin de la maison Yamaha. En y apportant quelques éléments intéressants…
De son temps, Honda et Yamaha était le duel favori des Grands Prix. Avec, parfois, des outsiders. Mais les deux constructeurs étaient les deux puissances du plateau. Une conjoncture qui a perduré jusqu’à récemment, puisque l’usine d’Iwata ne connaît l’éclipse que depuis 2017. Une régression qui fait poser au vétéran australien cette question qui taraude tout le monde : « comment en sont-ils arrivés là ? ».
Doohan a cependant son hypothèse : « je ne saurai pas dire exactement… Mais c’est décevant. Les Yamaha ont toujours été très fortes. Dans l’histoire de la discipline, Yamaha a pourtant toujours figuré parmi les meilleurs constructeurs. Pendant longtemps, c’était d’ailleurs Honda face à Yamaha. Mais depuis la domination de Maverick en début de saison dernière, elles ont connu des hauts et des bas ».
Alors ? Le compatriote de Stoner et de Miller lâche le morceau : « quand je suis arrivé chez Honda, la moto fonctionnait bien, mais d’une année sur l’autre, ils recommençaient à chaque fois d’une page blanche. Je reconnais avoir un peu changé leur état d’esprit afin de maintenir un cap en termes de développement plutôt que d’apporter des changements radicaux. Or, c’est une chose que Yamaha fait encore beaucoup je pense… Au lieu de conserver les bonnes pièces et de mettre l’accent sur les mauvaises, je crois qu’ils repartent de zéro. Et lorsque vous tentez de retrouver une pièce, c’est terminé ! ».
Il conclut : « Yamaha a depuis longtemps dans ses rangs Valentino Rossi, qui est un excellent pilote au-delà du fait d’être intelligent. Maverick est un jeune talent qui arrive, mais souvenez-vous de ce début de saison 2017. La moto semblait ultra compétitive et après ils ont eu plus de mal. Est-ce que c’est une question de mental, de moteur ou une autre chose ? Je ne sais pas. Je ne suis pas assez proche de l’équipe pour me prononcer ». Mais sa réflexion est à prendre en compte…