Michelin est le manufacturier unique d’un MotoGP qui va se lancer dans une saison 2020 radicalement différente de celle qui était initialement prévue. Ce qui veut dire arpenter des tracés à des époques différentes, synonymes de conditions à redéfinir du point de vue de la température de piste. Sans parler de nouvel enrobé comme Misano. Le défi est donc grand pour le Bibendum qui sera aussi touché économiquement par la crise. Piero Taramasso qui est son représentant en Grand Prix fait le point. Avec l’annonce d’un report pour 2022…
Piero Taramasso , a fait le point de la situation deux mois avant une reprise à Jerez que les dernières annonces du gouvernement espagnol rendent plausibles. La saison 2020 pourrait se dérouler entièrement sur le sol européen pour faciliter les déplacements. Une option qui ne déplaît pas à Michelin d’un point de vue logistique, car toutes les courses seront ainsi très proches.
« Nous voulons recommencer et être d’accord avec le programme MotoGP proposé par Dorna. Il semble que nous ne pourrons nous déplacer qu’en Europe et ce sera plus facile en termes de logistique : ce serait plus facile de sauver la saison », a déclaré Taramasso. « Il ne sera certainement pas facile de gérer un calendrier serré, avec des Grands Prix à huis-clos qui nécessiteront beaucoup d’efforts, à la fois d’un point de vue logistique et en termes de production de pneus. Nous travaillons en étroite collaboration avec Dorna et FIM pour anticiper toute la production de pneus. »
Un nouveau calendrier veut dire aller sur des circuits dont les données seront connues à des moments de l’année différents de la normale. Mais Michelin dit être prêt à relever le défi. « Pendant ces mois de confinement, nous avons continué d’analyser les données, avec plus de calme, nous sommes entrés dans les détails, ce que nous ne pouvons pas faire dans des conditions normales entre les courses et les tests. Nous nous préparons à redémarrer. Nous utilisons également des logiciels pour effectuer des évaluations. Chaque course est une affaire distincte, nous devons préparer les composés en fonction des températures et des caractéristiques de l’asphalte que nous devrons affronter. »
« Il est important de recommencer »
Avec la reprise prévue le 19 juillet à Jerez, des températures infernales sont attendues. Pour cette raison, doit-on envisager d’utiliser le composé arrière prévu pour l’Autriche et la Thaïlande ? « Nous utiliserons des composés plus durs pour compenser les températures élevées, mais il ne sera pas nécessaire d’utiliser le composé d’Autriche et de Thaïlande. »
« Le MotoGP passionne des millions de personnes, mais pour nous c’est aussi un laboratoire de recherche sur les nouvelles technologies, ainsi qu’une compétition » précise Taramasso. « Nous sommes en mesure de développer des niveaux d’adhérence extrêmes, dont nous pouvons profiter dans toute notre gamme de produits. Il est donc important de recommencer, même si, sans public, ce sera différent. »
Un nouveau pneu arrière a été introduit pour la saison 2020 et un nouveau pneu avant est prévu pour 2021, mais ses débuts en course devront inévitablement être reportés, car cette année, il n’y aura pas l’occasion de l’essayer. « Nous travaillons sur un nouveau pneu avant, conçu pour offrir une plus grande stabilité au freinage et dans les virages. Nous aurions aimé l’introduire en 2021, mais malheureusement la pandémie retardera ses débuts et nous devrons la reporter jusqu’en 2022 » termine l’homme de Michelin.