Michele Pirro, ci-devant le pilote test de Ducati Corse, se remet progressivement de son effroyable cabriole subie lors des essais du Grand Prix d’Italie qu’il devait disputer en tant que pilote invité. Touché notamment à une épaule, il reprend progressivement du poil de la bête et pense à la compétition par le biais du championnat italien de Superbike. Mais après le Mugello, il a pris aussi un coup sur la tête en apprenant le prochain départ de Jorge Lorenzo…
C’est du moins ce qui ressort de son entretien accordé au site motogp.com. Un sentiment livré qui semble indiquer qu’entre le département compétition et le patron de la marque, il y avait divergence de vue sur l’évaluation de la situation de Jorge Lorenzo. Mais maintenant que l’affaire est bouclée, les langues se délient.
Michele Pirro regrette ainsi : « je pense que son départ est une grosse perte pour Ducati. Jorge a un énorme potentiel et quand tout va bien, il peut faire la différence. Il y a encore un mois, il rencontrait des difficultés, du coup le choix s’est tourné vers Danilo, un très bon gars. Mais nous donnons un très bon pilote à nos concurrents et il aurait mieux fallu l’avoir avec nous ».
Il explique aussi les tenants et les aboutissants de la lente éclosion de Por Fuera sur la moto rouge : « la Ducati est une moto spéciale. Il a fallu lui faire comprendre que ça prenait du temps et puis une série de petites choses lui ont finalement permis d’exprimer son potentiel. Il y a encore quelques mois, Jorge n’y arrivait pas car il voulait piloter la moto, comme il l’avait toujours fait. Alors nous lui avons expliqué que cette moto nécessitait un style de pilotage spécifique. Nous avons ensuite travaillé sur l’ergonomie de telle sorte à ce qu’il puisse utiliser tout le corps et pas seulement les bras ».
« La vitesse, il l’a toujours eue. C’est la constance qui lui manquait, car il ne pilotait pas la Ducati de façon naturelle. Mais les ingénieurs et l’équipe Test n’ont jamais rien lâché et il a fini par remporter ces deux courses. Dommage qu’elles arrivent quand nos chemins se séparent. Je pense aussi que le fait d’avoir son avenir ‘sécurisé’ le fait avancer plus sereinement. Il a dû se dire ‘maintenant que je suis libre, je n’ai plus rien à démontrer’ et ça a pas mal joué à mon avis ».