Après son accident lors d’un entraînement en SuperMoto, Max Biaggi avait juré que l’on n’y reprendrait plus. Terminé la moto ! Une résolution qui n’a pas tenu longtemps. Chef d’équipe d’un team en Moto3 qui joue le titre cette saison avec Arón Canet et une KTM, le Romain est aussi un ambassadeur Aprilia. C’est avec cette marque qu’il a renoué avec la piste. A plus de 40 ans. Si bien qu’en descendant de sa machine, il avait une pensée pour Valentino Rossi…
Une approche vers un Doctor jamais cité, mais qui transparaît dans cette analyse faire par Max Biaggi sur son réseau social : « j’ai terminé une séance d’essais libres de deux jours sur le circuit du Mugello. Aprilia m’a donné mon RSV4 X et je me suis préparé pour l’occasion avec une bonne séance d’entraînement les jours précédents : beaucoup de cardio, de gymnastique fonctionnelle et quelques poids. »
« Dimanche matin, je me suis mis en selle et je suis parti pour les premiers tours. Sans prétention, je voulais juste m’habituer à nouveau aux mouvements et à la vitesse ! Aucune formation ne remplace l’habitude de la vitesse et tous les mécanismes nécessaires pour piloter un monstre de 225 ch. Bien que la situation ait tellement évolué aujourd’hui, aucun entraînement fonctionnel ne peut simuler complètement le pilotage d’une moto, également parce que tout se passe à une vitesse inimaginable sur une moto. »
« Comme je vous l’ai dit, j’ai roulé sans prétention, mais croyez-moi après avoir passé toute une vie dans la compétition, vous devez garder votre instinct sous contrôle, sinon il prend le relais ! »
« J’ai fait une première série de 5 tours puis je suis retourné aux stands. Quelques ajustements à la suspension puis quelques autres tours, jusqu’à ce que la pluie décide de tomber sur le circuit. Tout est reporté au lendemain. Quand je me suis réveillé, j’avais un peu de douleur dans le dos, qui m’accompagne encore. Cela m’a rappelé à quel point le travail du pilote est difficile. Malheureusement, quelques tours se sont terminés encore une fois à cause de la pluie. »
Ce bilan fait, il en vient à la difficulté à rester au plus haut niveau en tant que quadra… « Je voudrais partager une réflexion difficile à accepter : après un certain âge, tout change vraiment. Les temps de récupération changent physiquement, modifient votre désir de prendre des risques, modifient votre capacité à réagir aux situations qui se produisent en quelques millièmes de seconde. »
« En bref, le cœur est ce qu’il était, mais parfois la tête ne le suit pas ! Certes, une formation constante, une volonté de fer et le talent, ont tendance à supprimer ces sentiments, mais croyez-moi, il faut faire le double du travail pour concurrencer un jeune pilote de qualité égale. Je l’ai vécu ces dernières années en SBK et je le répète chaque fois que je pilote : la moto, c’est ma vie, mais l’avenir appartient aux jeunes ! »