Le problème des Yamaha en MotoGP est apparemment complexe, mais la mécanique humaine a aussi ses subtilités qu’il faut appréhender. Un précipité instable qu’il faut pourtant gérer, doser, pour en sortir la substantifique moelle. Dans le cas de Maverick Viñales, on sent que le grain de sable peut enrayer une mécanique sur laquelle les ingénieurs Yamaha n’ont aucune prise…
Dans un entretien à Speedweek, l’équipier de Valentino Rossi se livre sans fard. D’une apparence discrète et aux airs taciturnes, le pilote de 23 ans se révèle être dans un bouillonnement intérieur permanent, une sensibilité qui nous offre une approche étonnante de son métier et ses impératifs…
Il avoue ainsi : « les gens ne voient que la pointe de l’iceberg. Personne ne voit le travail difficile derrière. Je voyage beaucoup et suis loin de chez moi. Je me souviens lorsque j’avais dix ans d’avoir dormi seulement un week-end à la maison dans mon lit. Le reste de la semaine j’étais parti, j’étais sur des motos, sur les minibikes, motocross et tout ce qui peut rouler. C’était difficile, mais ça vaut le coup parce que vous pouvez vivre votre passion ».
Puis il avoue : « si je devais le refaire, je ne le referais pas. Parce que tu dois beaucoup sacrifier. Votre famille est derrière vous et vous met toujours la pression car elle espère que vous gagnerez. C’est une pression élevée et elle est très difficile à gérer. Si j’avais un fils, je ne le mettrais pas sur une moto ».
Il termine regrettant ce qui lui manque… Un groupe de personnes de confiance, comme, par exemple Valentino Rossi : « j’essaye de construire un groupe comme ça. Ce n’est pas facile car je ne suis jamais allé dans la même équipe depuis plus de deux ans. J’ai toujours essayé de rassembler des personnes en qui j’ai confiance, mais ce n’est pas facile ». On rappellera qu’en 2019, il partira avec une équipe technique renouvelée puisque le divorce avec son chef mécanicien Ramon Forcada a été acté.
