Chez Yamaha, la disette de succès se poursuit. Les analyses se multiplient pour tenter une expertise de ce qui a amené à cette situation. Comment un colosse comme Yamaha a-t-il pu trébucher à ce point et perdre dans le même temps ses repères ? La technique est bien sûr mise en avant, comme l’investissement, et ces aspects ne sont pas niés, y compris au sein même de la firme aux diapasons. Mais il y aussi un facteur humain à cette crise, qui n’est pas qu’une conséquence à écouter un Maverick Viñales qui aurait été abandonné à son sort.
Les propos sont forts et relayés par Speedweek après le pourtant bon résultat de Buriram. Au terme de ce Grand Prix de Thaïlande, l’équipier de Rossi avait retrouvé le podium. Il montait sur la dernière marche après avoir joué la victoire face à Marquez et Dovizioso. Ceci deux semaines après une course en Aragon déprimante.
Cette prestation encourageante à la veille d’un rendez-vous au Japon aux enjeux certains devant les patrons de l’usine d’Iwata a fait du bien, mais a aussi servi d’exutoire. Le pilote de 23 ans déclare en effet : « il nous faut être patients et espérer que la Yamaha redevienne à nouveau compétitive. Mon contrat court pendant encore deux ans et je dois rester confiant tout en gardant espoir. Je sais que Yamaha peut progresser ».
Puis il se fait plus précis : « ni Lin Jarvis pas plus que Meregalli n’ont pris la mesure de la situation. Pour ma part, je me suis un peu senti abandonné, livré à moi-même. J’aurais aimé plus d’attention, que l’on m’entoure plus, que l’on m’étreigne même à certains moments. Cela m’aurait rassuré. Ces instants sont importants pour sentir que l’on fait partie d’une équipe. J’ai manqué de ça. C‘est important de se sentir entourés quand ça ne va pas, alors vous vous sentez mieux ».
Yamaha n’a rien gagné depuis juin 2017. Vinales est quatrième au championnat, derrière son équipier Valentino Rossi qu’il n’a dominé que quatre fois en quatorze courses disputées cette saison.
