Maverick Viñales retrouvera ce week-end un tracé de Losail qu’il avait dominé il y a un an en ouverture d’une campagne 2021 qui allait ensuite se révéler être un crève-cœur. Sa sérénité affichée avec la Yamaha lors de cette entame, où il jurait être serein comme jamais grâce notamment à un nouvel équilibre familial, allait ensuite s’effriter et voler en éclat pour aboutir à la rupture que l’on sait. Puis l’Espagnol a connu d’autres moments personnels délicats, mais le voilà maintenant en officiel Aprilia, avec une RS-GP qui s’est montrée intéressante lors de l’intersaison. Avant de retrouver un Qatar qu’il adore, il fait un dernier point de situation en assurant que, cette fois, il se trouve au bon endroit…
Maverick Viñales va vivre en 2022 sa première saison comme officiel Aprilia Racing, des troupes qu’il a rejointes en pleine campagne 2021 après une crise vécue avec une usine Yamaha qui est allée jusqu’à le mettre à pied… Dans des propos lus sur Motosan, il relate ainsi la leçon retenue : « des moments difficiles tant sur le plan professionnel que personnel… À la fin, il arrive un moment où vous n’en pouvez plus, le verre est plein. Parfois, il est difficile de gérer les nerfs. En Autriche, tout était très complexe, comme le soleil et la lune. Dans la première course, tout a parfaitement fonctionné. Cinq minutes plus tard, tout était différent. Chose que je ne pouvais pas accepter. Il y avait des choses inexplicables ». Et il ajoute : « vraiment, j’aurais dû faire le changement beaucoup plus tôt. J’aurais dû me faire confiance, suivre mon instinct, mon chemin. Maintenant, c’est ce que je fais ».
Et mentalement, cela a son effet : « je veux gagner, c’est évident. J’ai encore en moi beaucoup de choses à montrer. Ces années, je n’ai pas pu montrer ma version. Avant tout, j’avais besoin de changer d’air et de façon d’aborder un Grand Prix. C’était une routine difficile à gérer. Les résultats étaient incohérents et je suis arrivé le week-end démotivé. Un jour j’étais à mon maximum et le lendemain j’étais loin des premières positions. Tout cela était très étrange, surtout pour ma tête. C’était difficile à assimiler. En fin de compte, j’ai décidé de faire un changement dont j’avais besoin. J’ai rencontré des gens qui se soucient de ce que je ressens. Chez Aprilia, ils essaient de créer une équipe solide et puissante autour de moi ».
Maverick Viñales : « j’avais besoin de sortir de ma zone de confort et de me dépasser »
L’objectif de se battre pour le Championnat du Monde MotoGP est plus que jamais d’actualité : « j’ai très faim. L’année dernière, ça m’a brûlé à l’intérieur. Cela m’a donné de l’énergie et des ailes pour travailler et continuer à m’améliorer. J’en parle à beaucoup de gens et ils me disent : ‘Tu as quitté Yamaha, maintenant tu es chez Aprilia’. Personne ne le comprend. Mais c’est ce dont j’avais besoin. J’avais besoin de sortir de ma zone de confort et de me dépasser pour tirer le meilleur parti de moi ».
Et Maverick Viñales veut aussi tirer le maximum de cette RS-GP qui, avec son V4, a un caractère si différent du quatre cylindres en ligne de son ancienne M1 : « c’est une nouvelle moto. Petit à petit, nous verrons son potentiel. La meilleure chose à faire était de la tester et de voir comment elle s’améliorait par rapport à la version de l’année dernière. Le positif c’est juste ça, c’est mieux. Nous l’avons découvert dès le premier tour. Et c’est quelque chose de difficile et cela nous donne beaucoup de confiance avant le début du Championnat. Avec Aprilia, nous devons travailler très sereinement et très intelligemment. Nous pouvons faire plus de tests et nous pouvons en profiter » rappelle le Top Gun en faisant allusion aux points de concession au règlement dont la firme de Noale jouit toujours.
« Je le veux vraiment. Le plus est de créer quelque chose d’unique. Suzuki était une équipe idéale dès la première année, mais auparavant je n’ai jamais été dans une équipe où j’ai grandi, où j’ai évolué. En fin de compte, si vous êtes à l’aise, vous faites une différence. Et c’est ce que je recherche : être bien, profiter et donner le maximum » termine Viñales qui peut compter sur le compagnon d’écurie Aleix Espargaró pour ne pas se relâcher : « j’ai beaucoup discuté avec lui. Nous avons beaucoup de confiance et une bonne relation. Nous savons quel est notre objectif. Nous avons une idée claire, qui ressemble à celle que nous avions lorsque nous nous sommes rencontrés chez Suzuki : faire une moto gagnante. Nous travaillons dur. Aleix est à un niveau supérieur et c’est tant mieux, car comme ça je vais aussi m’améliorer ». Dès ce week-end à Losail, nous verrons véritablement où en est le projet Aprilia à présent orienté autour de Maverick Viñales.