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Maverick Viñales

Il y a un an, lorsque Maverick Viñales est arrivé chez Aprilia après son divorce houleux avec Yamaha, la tendance était que son talent allait donner un coup de boost au projet RS-GP, moins huppé que celui de la M1. Une approche que la conjoncture 2022 contredit totalement. La machine de Noale est en effet dans le sillage de celle d’Iwata grâce à son vétéran depuis six ans Aleix Espargaró tandis que le Top Gun n’arrive pas à décoller pour se mettre au niveau de son équipier. Il ne casse pas des briques, avouant se heurter à un mur avec l’Aprilia ce qui risque d’interpeler sur son avenir…  

Maverick Viñales n’a pas encore été mis au pied du mur par Aprilia mais l’Espagnol sait qu’il doit montrer un autre visage et assez vite sur la RS-GP. Pendant que son équipier Aleix Espargaró se révèle comme un candidat pour le titre avec ses trois podiums, dont une victoire, le Catalan de 27 ans n’est que quatorzième au classement général provisoire avec 27 points. Une septième et deux dixièmes places sont ses meilleurs résultats jusqu’à présent avec la RS-GP.

Un grand écart qui commence à interpeler. Y compris chez le pilote qui a bien identifié ses difficultés : « c’est très difficile de faire un tour rapide », dit-il sur motorsport-total. « Je ne comprends pas. Je ne suis qu’à un dixième de seconde du rythme de course, mais je suis à 0,7 seconde du tour rapide. Cette différence est trop grande. Nous devons travailler et réduire cette différence car c’est trop »

Avec des positions de départ au milieu de la grille, Viñales est ensuite coincé dans le trafic en course, et d’autant plus que la RS-GP s’élance moins bien que ses concurrentes. L’Espagnol explique aussi : « c’est une question de réglage. Avec des pneus usés, je me sens bien, mais avec des pneus neufs, j’ai l’impression de heurter un mur. Si j’utilise un pneu neuf, les virages deviennent beaucoup plus difficiles parce que je n’ai pas plus d’adhérence. Lorsque j’ouvre la manette des gaz, je n’ai pas beaucoup d’adhérence. Vous pouvez généralement sentir un pneu neuf, mais je ne le sens pas ».

Comme de l’autre côté du box, la réussite est insolente, Maverick Viñales y va chercher l’inspiration, mais il ne peut pas copier-coller la style de son équipier de 32 ans : « je me rapproche de plus en plus du style de pilotage d’Aleix, car cela fonctionne avec cette moto. Mais je ne cherche pas ça parce que je veux suivre mon propre chemin. Peut-être que cela prendra plus de temps. Mais c’est mon objectif ». Et il avoue : « j’essaie de rattraper quelqu’un qui roule sur cette moto depuis six ans et qui a déjà sa configuration. Cela rend les choses très difficiles ».

Maverick Viñales a encore beaucoup de travail à faire mais Aprilia vient de perdre ses points de concession

Concrètement, sur la piste cela donne ça : « il faut freiner très tard pour faire un chrono. Mais je ne peux pas freiner plus tard, sinon je vais sortir de la ligne. C’est pourquoi je dis que je vais contre un mur parce que je ne peux pas freiner plus tard. Avec un pneu usé, je peux freiner très tard pour régler le temps au tour. Avec un pneu neuf, vous voulez freiner plus tard, mais vous ne pouvez pas car vous êtes déjà à la limite. La qualité d’Aleix, ce sont les points de freinage très tardifs, il freine très profondément dans la courbe ».

« Il est très bon pour ça. Il a développé la moto pour pouvoir faire ça. Je n’ai pas encore ce sentiment. Je me rapproche mais nous devons faire un grand pas en avant. Nous devons travailler sur le set-up et je pense que la répartition de masses est également mauvaise. Il y a encore beaucoup de travail à faire. Nous devons nous concentrer sur la façon d’entrer et de sortir du virage comme celle de négocier la corde. Je ne sens pas l’adhérence des pneus » termine Viñales dont le travail va être compliqué par la perte des points de concession au règlement… L’effet immédiat de la nouvelle donne est que les pilotes réguliers ne peuvent plus effectuer d’essais privés. Après le Grand Prix de France, un essai au Mugello avait été prévu, mais Aleix Espargaró et Viñales ne peuvent plus jouer ces prolongations…

Maverick Viñales (12) devant Marini (10) et Morbidelli

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