C’est un Maverick Viñales en mode colère rentrée qui s’est présenté lors de la conférence de presse préliminaire du Grand Prix du Portugal. Une finale puisque ce meeting inédit à Portimao clôturera la saison. Une campagne décevante pour l’officiel Yamaha qui a décidé de se mettre au diapason du futur pilote test Cal Crutchlow en adoptant son franc parler, teinté d’ironie. L’ambiance promet d’être tendue dans le box de la M1 frappée du 12…
Chez Maverick Viñales, on a décidé de mettre de côté la langue de bois pour parler cash d’une saison décevante. Une de plus, et peut-être celle de trop, avant l’arrivée à ses côtés d’un Fabio Quartararo qui a été cité lorsqu’il a fallu expertiser le niveau de la Yamaha 2020 par rapport aux M1 précédentes.
Une comparaison qui n’est pas raison, mais au cours de laquelle le Français avait remis sur le devant de la scène et de sa réflexion une version 2019 qu’exploite actuellement très bien Franco Morbidelli. Lorsqu’on lui a soumis cette approche, Maverick Viñales a été cinglant… « Je ne sais pas ce qu’il a demandé et je ne sais pas quelle moto il veut. Pour moi, la moto 2019 ne suffit pas pour battre Marc Márquez. Nous avons besoin de quelque chose de plus, d’un grand pas ». Et il ironise même : « je souhaite la Yamaha 2016 et qu’ils me la donnent demain. Pour moi, c’est la meilleure moto que j’aie jamais pilotée de ma vie. Je le dis aujourd’hui, et je le répète depuis 2017, que c’était une erreur de changer cette moto ».
« Continuer comme ça est difficile, car on ne comprend rien »
Bien lancé, Maverick Viñales s’occupe de noter sa saison. Et là aussi, l’indulgence n’est pas de mise… « Je mets 3 ou 4. Cette année a été un désastre pour moi, à l’exception de deux courses. A Jerez, nous nous sommes trompés dans l’équipe avec les pneus et cela aurait pu être deux victoires ou se battre avec Quartararo, mais le reste a été un désastre. On ne peut pas l’évaluer autrement ».
Mais il prévient aussitôt : « pour moi, cette saison a été un avant et un après. Il faut arrêter. Continuer comme ça est difficile, car on ne comprend rien. Vous ne comprenez pas comment vous passez de la victoire un jour à la 15e place le lendemain. Je pense qu’il est temps de bien repenser les choses et de se concentrer sur le point précis où nous devons nous améliorer, puis en 2022, ils apportent une nouvelle moto ou ce qu’ils veulent. Mais maintenant il faut gagner une adhérence arrière, c’est le plus important ».
Il termine : « nous devons essayer de faire tester Crutchlow et l’équipe de test dans des conditions où il n’y a pas d’adhérence et résoudre ça. Dès qu’il n’y a pas d’adhérence, l’ADN de la Yamaha est déjà perdu et on ne peut pas passer le virage, il faut freiner tard … C’est une accumulation de choses ». L’hiver sera chaud chez Yamaha mais avec des tests rares et une intersaison où il faudra respecter le gel technique, les noms d’oiseaux n’ont pas fini de voler dans le nid d’Iwata…