La prochaine saison de MotoGP s’annonce aussi indécise et passionnante que celle qui vient de s’écouler. Il est d’ores et déjà acquis qu’elle sera historique avec 21 Grands Prix et un nouveau format consacrant des courses sprint. Sur la piste, on parle déjà d’un duel à couteaux tirés dans le stand Ducati entre le Champion du Monde en titre Pecco Bagnaia et son nouvel équipier Enea Bastianini. Mais la campagne pourrait aussi résonner d’un autre duel fratricide dans un box Aprilia où les compteurs entre Aleix Espargaró et Maverick Viñales seront tout autant remis à zéro…
Maverick Viñales sera sans doute éternellement reconnaissant à Aleix Espargaró de lui avoir ouvert les portes d’Aprilia pendant que celles de Yamaha se refermaient derrière lui. Mais ce bon sentiment n’occultera pas la règle ancestrale dans le milieu voulant que pour un pilote, l’équipier soit le premier rival. En 2022, le Top Gun n’était pas encore assez familiarisé aux subtilités de la RS-GP, au contraire de son compatriote évoluant dans le projet de Noale depuis 2017. Alors il a fait profil bas, avec tout de même de jolis coups d’éclat, mais en se montrant disponible pour aider Aleix Espargaró dans la conquête d’un titre mondial qui aurait rayonné sur toute l’équipe. Un scénario qui sera sans doute différent en 2023.
Maverick Viñales pose ainsi ses jalons pour la prochaine saison. Et il a la capacité de le faire au vu d’un parcours en 2022 marqué par une nette progression dans la compréhension de son Aprilia. Un moment révélé en fin de première partie de saison. Au Sachsenring, il était au niveau de son coéquipier Aleix Espargaró pour la première fois. Un défaut du correcteur d’assiette à l’arrière a provoqué l’abandon, empêchant un très probable excellent résultat. Une semaine plus tard, à Assen, le même Viñales a décroché son premier podium en terminant troisième. L’Espagnol a continué sur sa lancée après la trêve estivale puisqu’il était proche de la victoire à Silverstone avec la deuxième place. A Misano, la troisième place a été validée. Puis il y a eu la baisse de régime de la firme de Noale qui a gâché la fin de parcours.
Reste qu’en 2023, on attend Aprilia au rendez-vous avec qui plus est deux autres RS-GP placée chez RNF dont entre les mains du quintuple vainqueur en MotoGP, avec KTM, Miguel Oliveira. Maverick Viñales revendique huit succès avec Yamaha dans la catégorie et son équipier, quatrième du dernier championnat, un seul avec la RS-GP. Viñales prévient déjà que l’an prochain sera différemment abordé que l’année écoulée : « je n’avais pas d’attentes claires », rappelle-t-il sur sa saison sur motorsport-total. « J’ai essayé de bien piloter la moto. Mon objectif était d’apprendre à la connaître. A mi-saison, nous étions à un très bon niveau ».
Maverick Viñales : « si j’avais pu me battre pour le titre, les choses auraient été différentes avec Aleix Espargaró«
Et il ajoute : « je vais prendre ça avec moi la saison prochaine parce que j’ai ça en tête. Je suis plutôt positif à ce sujet. Nous avons eu de bons résultats. Je pense que je connais bien la moto et l’équipe maintenant. Nous avons atteint un bon niveau ensemble. Je pense que cette saison était importante pour rester concentré et apprendre beaucoup ».
Cette précision faire, il en vient à 2023 : « chaque année est différente. L’année prochaine, bien sûr, j’aurai plus de pression. C’est logique. Nous devons progresser car nos objectifs sont clairs. Si nous faisons bien et travaillons intelligemment, alors nous pouvons bien faire ». Mais de quoi parle-t-il ? De ceci : « quand j’ai rencontré Massimo Rivola pour la première fois, nous avons eu une longue conversation. Je lui ai dit que si je signais avec Aprilia, c’était pour gagner, que ne je ne voulais pas juste signer pour conserver une place en MotoGP. Massimo n’a pas hésité une seconde et m’a dit que ce projet avait été créé pour attaquer le titre ».
Les relations avec Aleix Espargaró ont donc toutes les chances de changer. Et si on avait encore un doute sur le sujet, Maverick Viñales le lève aussitôt en nous assurant de ceci : « si j’avais pu me battre pour le titre, les choses auraient été différentes avec Aleix Espargaró ». Vivement la rentrée !