Le confinement, ça va bien un temps. C’est le message que semble vouloir faire passer un Massimo Rivola à la tête de la branche compétition d’Aprilia. Ce dernier rappelle ainsi que s’il y a une urgence sanitaire évidente à prendre en compte, il souligne aussi que son coût en termes de vie humaine a été aggravé par l’impéritie des autorités… Qui, aujourd’hui, asphyxient dangereusement l’économie par, cette fois, un manque de discernement dans les mesures prises. Un point de vue hautement politique et économique révélant que cette situation de blocage arrive au bout de sa tolérance…
L’Italie est confinée depuis plus longtemps que nous et ce blocage économique et social, bien que motivé par les meilleures raisons, puisque le monde est sous le joug de la pandémie coronavirus, fait vaciller le pays au risque de le faire basculer dans une profonde crise aux conséquences pires que le mal Covid-19. Massimo Rivola, directeur de la compétition chez Aprilia est ainsi très clair : « ma grande préoccupation est que si nous fermons tout trop longtemps, nous mourrons de faim et non du coronavirus. »
Les paroles sont fortes de la part d’un Italien qui regrette aujourd’hui plus de 15 000 décès depuis le début de l’urgence. Une situation particulièrement grave, notamment dans le nord de l’Italie, où l’équipe Aprilia est également présente. Le gouvernement a contraint de nombreuses usines à fermer pour ralentir l’épidémie, mais il y en a qui commencent à craindre davantage les conséquences économiques.
Les rumeurs appelant à une réouverture des usines industrielles augmentent de jour en jour, demandant un retour à la normale pour éviter des conséquences économiques de grande ampleur. Le directeur sportif d’Aprilia, Massimo Rivola , se demande également combien de temps le pays peut encore être fermé. « Je ne pense pas que nous puissions tout fermer trop longtemps parce que le pays est déjà ruiné » – a-t-il déclaré à Motorsport-Total.com -. « Je ne veux pas paraître trop cynique, mais l’âge moyen des morts est de 79 ans. Nous devons mettre en quarantaine les personnes de plus de 70 ans. »
Massimo Rivola pointe aussi du doigt ceux qui ont réagi trop tard pour endiguer la propagation de l’infection. « L’épidémie a augmenté très rapidement parce qu’ils ne nous ont pas dit à quel point le problème était grave, nous sommes donc en difficulté maintenant. »
Rien ne changera pour le mois d’avril, mais la situation risque d’exploser. « Nous avons fait tout notre possible et avons respecté les directives de la meilleure façon possible. Nous avons réduit de moitié le nombre d’employés et doublé leur espace de travail pour la distanciation. Nous avons donc adopté une approche assez radicale en fermant tout et en renvoyant tout le monde à la maison », a conclu le responsable d’Aprilia. « Nous serons définitivement fermés jusqu’à la fin du mois, même si l’Italie rouvre lentement un peu. » Mais il est clair que le seuil de tolérance, à tous les points de vue, est atteint…