L’aventure Aprilia en MotoGP est un mystère pour beaucoup. Le projet se décline au sein de la structure Gresini, et cette originalité est rappelée lorsqu’un pilote en RS-GP finit premier des pilotes indépendants. Ce qui est rare au demeurant, car la moto de Noale semble évoluer avec le minimum syndical. Dans ces conditions, pourquoi être là et se résoudre à chaque saison à la dernière place des six constructeurs en lice dans la catégorie ? La question s’est d’autant plus fondée que le puissant groupe Piaggio dans lequel évolue la marque n’est lui-même pas convaincu du projet…
Aprilia, marque du groupe Piaggio, doit encore convaincre ce dernier de la crédibilité d’un projet MotoGP qui a pourtant commencé en 2015… Une situation étonnante que le directeur d’Aprilia Motorsport, Massimo Rivola a avoué dans les colonnes de Motorsport–Total : « nous devons prouver notre crédibilité au sein de Piaggio, nous devons convaincre Piaggio. Je ne peux pas garantir que cela se produira. »
Si l’on comprend bien, pour réussir, Aprilia a besoin de plus de moyens, mais pour avoir ces moyens, il faut convaincre par sa réussite le groupe Piaggio qui tient les finances… Une situation aux airs d’impasse. Et pourtant, pour 2020, le même Rivola promet une RS-GP profondément remaniée, et même plus : « tous les contrats expirent fin 2021. Mon objectif est de devenir une équipe d’usine officielle pour la période de 2022 à 2026. Et idéalement, nous aurons une équipe satellite supplémentaire. »
« Avec quatre motos, vous pouvez vous développer plus rapidement » a déclaré Rivola. « Ce serait un engagement différent, mais à mon avis, c’est la voie à suivre. » Une montée en puissance qui devrait se planifier dès maintenant tandis que, sur la grille de départ, il n’existe quasiment plus d’opportunités de se trouver un allié que recherchera aussi Suzuki. « Les espoirs sont sur la moto nouvellement développée pour 2020, avec laquelle un pas en avant est attendu. Si nous jouons bien, Piaggio pourrait nous entendre » termine cependant Rivola.